La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré jeudi que l'Allemagne et le Royaume-Uni travailleraient à une approche coordonnée pour proposer au G20 la mise en place d'une taxe bancaire destinée à couvrir le coût des futurs sauvetages de banques. La chancelière a fait ces déclarations à la presse à l'issue une rencontre avec son homologue britannique Gordon Brown. Mme.Merkel a expliqué que le Premier ministre britannique et elle-même avaient l'intention de coordonner leurs positions au sein de l'Union européenne pour présenter une solution viable à l'échelle mondiale afin que les banques couvrent elles-mêmes leurs risques en temps de crise au lieu de dépendre de l'argent du contribuable. "Nous sommes d'accord pour dire que nous voulons une coordination au sein de l'Union européenne de sorte que nous, Européens, puissions, avec les Américains, aller vers une approche globale au sommet du G20", a déclaré Angela Merkel dans un communiqué publié par ses services à l'issue de l'entretien. "De cette façon, nous pourrons nous assurer que les banques entrant en crise ne seront pas à l'avenir une charge pour le contribuable et porteront les risques elles-mêmes", a-t-elle ajouté. Le communiqué souligne que l'idée d'une taxe bancaire est abordée au Royaume-Uni de façon "très constructive comme aux Etats-Unis". L'Allemagne a déjà présenté son propre projet de taxe bancaire qui devrait permettre de lever au moins un milliard d'euros par an. La France soutient cette idée. Plutôt qu'une taxe sur les banques, certains experts préconisent une taxe sur les transactions financières, sur le modèle de la taxe Tobin. Le Royaume-Uni avait d'abord fait connaître son soutien à cette idée pour ensuite s'orienter vers une taxe de type risque systémique. Le Fonds monétaire international devrait présenter des propositions visant à faire participer les banques à leur sauvetage lors du G20 des ministres des Finances à Washington en avril. Il faudra aussi résoudre les différends entre pays sur l'affectation des fonds levés. Certains pays, comme la France, souhaitent plutôt qu'ils alimentent les caisses de l'Etat et permettent de réduire les déficits publics, d'autres, comme l'Allemagne préfèrent qu'ils soient affectés à un fonds spécial sur les banques. Les Etats-Unis ont déjà annoncé une taxe annuelle de 0,15% assise sur le total de bilan de banques.