L'Allemagne envisage plusieurs options, y compris de faire payer les banques, pour s'assurer que les contribuables n'auront pas à l'avenir à payer pour les risques pris par les établissements bancaires, a déclaré la chancelière Angela Merkel à l'hebdomadaire Sonntag Aktuell. "Il est clair pour tous que le contribuable ne peut payer pour les risques pris par les banques", a dit la chancelière dans une interview que publie le magazine dimanche. "Nous travaillons actuellement sur les leçons à tirer de la crise. L'une d'entre elles serait une taxe dépendant des risques pris par une banque et de son degré d'intégration (dans le système bancaire)". Un allié de Merkel a préconisé la semaine dernière le versement au gouvernement par les banques de 0,1% de leurs avoirs pour couvrir en partie le financement des plans de sauvetage. Le ministre des Finances Wolfgang Schäuble a déclaré le mois dernier à Reuters qu'il avait bon espoir qu'un accord international serait conclu pour que le banques partagent les coûts de la crise économique. "Les banques doivent contribuer elles-mêmes à une solution, et cela doit être possible, si c'est nécessaire, d'y amener les banques sans que cela entraîne une réaction en chaîne sur les marchés financiers", a dit Merkel, ajoutant qu'elle ferait une proposition à cet effet au printemps. Il est utile de noter que pour ce qui est de la régulation financière, le Premier ministre britannique, Gordon Brown, a de son côté affirmé vendredi être "confiant" dans la conclusion d'un accord au cours des prochains jours entre le Royaume-Uni et ses partenaires européens sur les nouvelles règles de l'Union européenne concernant les fonds spéculatifs. Les ministres des Finances de l'Union européenne évoqueront les nouvelles règles pour les fonds spéculatifs lors de leur réunion mensuelle aujourd'hui et demain. Le Premier ministre britannique a par ailleurs indiqué que le Royaume-Uni et la France travaillaient de concert sur le dossier d'une taxe bancaire mondiale. G.Brown a déclaré que le G20 devait agir plus vite pour mettre en oeuvre les réformes de la réglementation des services financiers. Notons enfin que l'OCDE a estimé dans un récent rapport qu'une réglementation plus stricte ne nuit pas forcément à la concurrence entre banques et une autorité de supervision forte pourrait même réduire le coût du crédit pour les ménages et les entreprises. La crise financière et ses répercussions sur la croissance ont rappelé avec force le rôle vital que joue la réglementation prudentielle des marchés de capitaux dans la stabilité économique générale, rappelle l'Organisation de coopération et de développement économiques dans son rapport "Objectif croissance" publié mercredi. "Il est possible de durcir la réglementation prudentielle du secteur bancaire sans porter atteinte à la concurrence. Une surveillance renforcée semble même réduire le coût du crédit pour les entreprises et les ménages, tout comme elle contribue à instaurer des conditions équitables", juge l'OCDE. Passant en revue les règles régissant les fonds propres, la supervision bancaire ou la protection des épargnants, le rapport estime qu'il faut trouver le "bon compromis" entre réglementation et concurrence.