Les prix du pétrole baissaient hier à l'ouverture des échanges à New York, poursuivant leur mouvement de repli entamé mercredi dernier, devant l'abondance de l'offre aux États-Unis. Vers 13H10 GMT/15h10 HEC, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en mai s'échangeait à 84,52 dollars, en recul de 40 cents par rapport à la veille. "Le marché est plombé par la réalité de l'offre", a jugé Phil Flynn, de PFG Best Research. "Si l'on regarde les stocks (aux États-Unis, ndlr), on reste au-dessus de la moyenne sur cinq ans", a-t-il relevé. Les cours poursuivaient ainsi leur mouvement de repli entamé après un pic mardi dernier à plus de 87 dollars, pour la première fois depuis octobre 2008, et après la publication mercredi des chiffres hebdomadaires sur les stocks du premier pays consommateur, qui ont révélé une hausse des réserves de brut pour la dixième semaine de suite. "Quand le marché a cassé à la hausse le seuil de 85 dollars la semaine dernière, il y avait beaucoup d'exubérance irrationnelle, mais maintenant on revient sur terre", a estimé Phil Flynn. "Le marché se demande si dans cet environnement économique, un baril à plus de 85 dollars est viable, et la réponse est probablement non", a-t-il jugé. Certains économistes craignent que la hausse des prix de l'énergie ne fragilise la consommation des ménages et les comptes des entreprises, tuant dans l'oeuf la reprise. A contrario, les cours du pétrole regagnaient du terrain hier dans les échanges européens , profitant d'un accès de faiblesse du dollar, les investisseurs semblant rassurés par les détails d'un plan de sauvetage proposé par les pays de la zone euro pour aider la Grèce à faire face à ces difficultés budgétaires. Les cours étaient de nouveau en hausse lundi, soutenus par les détails d'un plan de sauvetage de la Grèce, finalisés pendant le week-end", commentaient les analystes du cabinet JBC Energy. En effet, les pays de la zone euro ont mis au point dimanche les termes de l'accord passé le 25 mars dernier sur un plan d'aide à la Grèce, mettant à disposition du pays, si elle en éprouve le besoin, des prêts d'au moins 30 milliards d'euros pour l'aider à surmonter sa crise budgétaire qui fragilise l'Europe tout entière, et affaiblit l'euro depuis plusieurs mois. "Le montant seul mis à disposition dans ce plan est un geste audacieux qui devrait aider à calmer les nerfs des investisseurs au moins à court terme", notait JBC Energy. Ainsi, le dollar est tombé lundi jusqu'à 1,3692 dollar pour un euro, son plus bas niveau depuis le 18 mars dernier. La faiblesse du billet vert rend plus attractifs les achats de matières premières libellées en dollar, comme le pétrole brut, pour les investisseurs munis d'autres devises. Les détails du plan d'aide à la Grèce soutenaient également à la hausse les marchés d'actions, auxquels les cours du brut sont fortement corrélés depuis plusieurs semaines, en l'absence de nouvelles indications majeures sur les fondamentaux de l'offre et de la demande du marché pétrolier. Cependant, "un autre facteur devrait être de plus en plus pris en compte : l'évolution actuelle du contango", l'écart de prix entre les contrats de pétrole à échéance rapprochée, et ceux plus éloignés dans le temps, ajoutait l'analyste. Cet écart s'est nettement creusé dernièrement, ce qui a pour effet d'inciter les compagnies pétrolières à stocker le brut, dans l'attente d'une remontée des prix. Les investisseurs attendaient la publication mardi du rapport mensuel de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qui devrait fournir un bilan important sur l'état physique du marché. La semaine sera marquée par la publication des rapports mensuels de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), mardi, puis de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) mercredi, des bilans importants sur l'état physique du marché.