Dans un monde qui commence à s'installer dans une situation de pénurie d'énergie, et spécialement celle à base d'hydrocarbures (pétrole et gaz), "les futurs chercheurs sont priés à consacrer davantage leurs travaux sur les énergies alternatives en remplacement de l'énergie basée sur les hydrocarbures". C'est du moins ce qu'a déclaré le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, jeudi à Alger, lors de la 14e Journée de l'Energie, organisée par l'Ecole nationale polytechnique sur le thème "Stratégie énergétique du monde musulman: pour un développement durable". Dans le même sillage, le ministre a affirmé que les travaux de recherche doivent apporter des solutions à des problèmes concrets, ajoutant qu'avec l'introduction indispensable de nouvelles énergies "il y aura de nouvelles technologies et industries pour répondre aux besoins de la société". Rappelant ainsi que les recettes de l'Algérie proviennent essentiellement de l'exportation des hydrocarbures, le ministre a fait remarquer que le pays importe l'essentiel y compris les produits alimentaires. "Toutes ces importations sont possibles parce que le transport maritime est accessible et le restera tant que l'énergie qui fait fonctionner ces cargos resteront bon marché", a-t-il affirmé. Aussi, il a relevé que la majorité des secteurs en Algérie sont basés sur l'énergie, comme l'habitat et les travaux publics. Toutefois, il a estimé que le passage d'une énergie à base d'hydrocarbures vers d'autres énergies alternatives "va prendre du temps". "A moins de découvertes significatives et concrètes d'hydrocarbures, nous devons nous inscrire dans la perspective d'aboutir à des énergies alternatives d'ici 2050", a-t-il poursuivi. S'agissant du même contexte, M. Zerhouni a précisé que toute solution alternative "passe par l'électricité, par conséquent, nous devons accélérer l'investissement dans le développement du réseau de transport de l'électricité", a-t-il souligné. Par ailleurs, M. Zerhouni a fait état de l'importance et la nécessité d'utiliser l'énergie de façon rationnelle. Pour sa part, M. Chems Eddine Chitour, expert de l'Ecole nationale polytechnique, a souligné, la nécessité de proposer des pistes de réflexion sur ce qui pourrait permettre une "nahda" (révolution) basée sur la science et la technologie dans l'énergie au monde musulman. M. Chitour a appelé dans ce sens tout le monde musulman, qui détient les deux tiers du pétrole et la moitié du gaz naturel du monde, à "adopter une stratégie qui ne consiste pas seulement à vendre du pétrole et du gaz, mais également à penser à l'après-pétrole, les changements climatiques et à la pénurie prévisible des ressources hydriques". Outre, à titre de rappel, le monde musulman exporte environ 25 millions de barils/ jour de pétrole, soit 30% au niveau mondial et près de 250 milliards de m3 de gaz par an. M. Chitour a préconisé la préparation à la transition énergétique par l'intégration de l'énergie renouvelable. Il a étayé ses propos en mettant l'accent sur l'importance du développement des énergies renouvelables, comme l'énergie éolienne, l'hydroélectrique et le solaire. Quand au P-DG de Sonelgaz, M. Noureddine Bouterfa, qui été présent à la rencontre, il a appelé à mieux maîtriser la technologie dans le secteur de l'énergie afin de préserver l'environnement.