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“Un potentiel important est inutilisé actuellement en Algérie” Dr Amor Bouhdjar, Directeur au Centre de développement des énergies renouvelables, à “liberté”
Dans notre précédente édition, il a été question de l'énergie solaire comme source d'énergie alternative privilégiée. Dans cet entretien, le docteur Amor Bouhdjar, directeur de recherche et chef de département ressources humaines, formation et relations extérieures au Centre de développement des énergies renouvelables (Cder), revient sur le sujet et nous explique pourquoi la transition sera lente. Liberté : Les énergies renouvelables offrent une multitude de solutions. Toutefois, dans quel sens seraient-elles difficilement substituables aux hydrocarbures et au gaz naturel ? Dr Amor Bouhdjar : Actuellement, notre énergie provient essentiellement des ressources fossiles, c'est-à-dire le gaz, le charbon et le pétrole. Les combustibles fossiles sont des hydrocarbures , sous forme de composés chimiques, d'hydrogène et de carbone. Mélangés à l'oxygène de l'air sous certaines conditions, ils libèrent de la chaleur qui est une énergie utile directement utilisable ou peut être convertie en une forme d'énergie cinétique ou électrique qui peut être utilisée dans un travail utile. Ces sources d'énergie peuvent être maintenues sous cette forme primaire jusqu'à la transformation. D'autre part, les énergies renouvelables ont pour source le soleil. À leur réception, elles peuvent être utilisées directement ou converties en une forme d'énergie cinétique ou électrique. Or, toute l'économie est basée sur les énergies fossiles. Les normes et les standards sont basés sur la source d'énergie hydrocarbure, sans tenir compte des effets environnementaux. De grands investissements ont été effectués dans le domaine du pétrole. Ces points constituent un avantage forcé et donnent une suprématie du premier exploité par rapport aux formes d'énergies alternatives. En contrepartie, techniquement, les énergies renouvelables ont besoin de recherche pour les rendre denses, énergétiquement parlant, et déplaçables. L'Algérie dispose du plus fort potentiel solaire de la Méditerranée. Comment entrevoyez-vous en tant que chercheur “le futur énergétique algérien” ? En partant du principe qu'une énergie non utilisée est une énergie gaspillée, on peut dire qu'un potentiel important est inutilisé actuellement en Algérie. Une mise en application effective de la loi sur la maîtrise de l'énergie et de la loi sur les énergies renouvelables permettra à l'Algérie de prolonger la durée de vie des gisements d'énergies conventionnelles. Cela passe par une réflexion sur la prise en charge du volet énergie dans sa globalité (énergie conventionnelle, énergies renouvelables) en considérant les côtés politique, stratégique, social, environnemental, opérationnel, physique, financier, réglementaire et culturel. Votre thème de recherche actuel porte sur le stockage de l'énergie solaire. Or, il semble justement que le stockage des énergies intermittentes est difficilement réalisable. Qu'en dites-vous ? L'énergie sous forme thermique, particulièrement l'énergie solaire, se caractérise souvent par son inadéquation entre les besoins et les ressources sur plusieurs niveaux : spatial, temporel en puissance et en température. Le stockage de la chaleur est le moyen le plus évident pour atténuer ces inadéquations, mais son application industrielle nécessite des compromis sur des critères souvent antagonistes tels que la densité énergétique (capacité de stockage par unité de volume ou de masse), la puissance thermique instantanée stockée et/ou délivrée, la simplicité du procédé, l'efficacité énergétique (absence de perte), etc. Les problèmes scientifiques à résoudre portent, entre autres, sur l'intégration optimale du système de stockage dans le procédé global, tenant compte notamment des puissances et des températures des sources et des puits. N. R.