La section de recherches de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Bordj Bou Arréridj a mis fin à l'activité d'un réseau de trafiquants de médicaments. Les gendarmes ont découvert au cours d'une fouille des documents se rapportant à ce trafic. Il s'agit de trois factures portant l'en-tête d'une unité pharmaceutique et dont le siège se trouve à Mostaganem dans l'ouest du pays, ainsi qu'un cachet humide portant les caractéristiques sociales de cette unité et quatre autres fausses factures d'achat de médicaments. Le mis en cause résidant à Bordj Bou-Arréridj utilisait un local appartenant à son frère. La perquisition opérée à l'intérieur de ce lieu a permis aux gendarmes de découvrir trois micro- ordinateurs. Les données contenues dans les ordinateurs ont mis en lumière l'enregistrement de 43 factures au nom de l'unité de Mostaganem et libellées au nom de diverses pharmacies à l'intérieur du pays. Le trafiquant a reconnu, devant les enquêteurs, avoir acheté en 2003 le cachet humide chez un marchand de produits de beauté de la même ville. Les perquisitions effectuées se sont soldées par la découverte d'une très grande quantité de médicaments stockés dans deux endroits différents à Bordj Bou Arréridj, ainsi qu'une autre quantité de produits pharmaceutiques non facturés, dans un véhicule de marque Mercédes d'une valeur de plus de 200 millions de centimes, les gendarmes ont saisi, également, de la pénicilline périmée ou avariée. Le mis en cause et son complice de Mostaganem ont été placés sous mandat de dépôt. Le trafic de médicaments a pris de l'ampleur ces derniers temps non pas uniquement en Algérie mais à travers la planète. Selon la Fédération internationale des industries des médicaments, le trafic de médicaments serait 25 fois plus rentable que le commerce de l'héroïne et 5 fois plus que celui des cigarettes. Cela fait trop longtemps que certains pays sont devenus des cabinets médicaux à ciel ouvert grâce à des réseaux locaux et internationaux de trafic et de contrefaçon de médicaments. Même dans les pays riches, les contrebandiers reprennent du poil de bête grâce à l'Internet. L'OMS estime d'ailleurs que 40% des médicaments contrefaits sont écoulés dans les pays développés. Quarante pour cent, cela signifie que les 60% restants concernent les pays pauvres. Lesquels ne disposent pas de contrôle fiable aux frontières, capable d'endiguer ce trafic. Les spécialistes estiment que jusqu'à 50%, voire plus, des médicaments consommés dans certains pays en développement sont soit contrefaits ou proviennnt de trafic. C'est dire toute l'ampleur du problème dans des pays où les réglementations pharmaceutiques ne sont pas assez strictes et l'approvisionnement en médicaments de base, insuffisant et surtout hors de prix, pour une grande partie de la population, fait qui encourage les marchés parallèles et illicites.