Le deuxième forum maghrébin des hommes d'affaires a consacré un panel au système financier sous le thème " Le système financier maghrébin : moteur de l'intégration économique maghrébine ". La coopération bancaire maghrébine a eu un cadre organisationnel (l'Union des Banques maghrébines, UBM) qui a été créé le 7 Décembre 1990 à l'initiative des présidents des banques des 5 pays du Maghreb : Tunisie, Algérie, Libye, Maroc, et Maurétanie. Ce groupement n'a pas dépassé le cadre institutionnel, comme c'est le cas de pleins d'autres initiatives intermaghrébines. L'espace a gardé son caractère macro pour engendrer encore et encore un coût très célèbre : Le coût de non Maghreb. La zone compte 93 banques, 104 établissements financiers, 12 600 points de vente, 6 400 GAB et engendre 155 000 banques. Un environnement de calibre qui n'a pas contribué comme prévu à l'accroissement de l'espace économique maghrébin, sauf l'expérience d'Attijariwafa Bank qui a réussi son réseau régional pour le mettre au service des hommes d'affaires opportunistes. La banque modèle dans le partenariat maghrébin a présenté ses références par l'intervention présentée par Monsieur Boubaker JAY (Directeur Général du Groupe AITTIJARI WAFA BANK). Mr Boubaker a mis en relief les efforts de la banque dans le développement régional qui lui ont permis de trouver son élan même sur l'Afrique. Par ailleurs, la banque a acquis un rôle de leader régional, puisqu'elle n'hésite pas à exploiter des niches bancaires à origine maghrébin tel que l'achat de la participation de la STB tunisienne dans une banque sénégalaise. L'image de la banque est loin d'être un monstre mais plutôt aller dans le bon chemin pour poser un modèle d'affaires sur l'élargissement du réseau en dehors des frontières pour éliminer des dépendances. Notons, dans ce cadre, que le système financier maghrébin est d'un grand apport quant à l'intégration économique de la région surtout pour ce qui est harmonisation des réglementations, restructuration des établissements, ancrage des bonnes pratiques de la gouvernance, outre la libéralisation des monnaies de la région. En effet, "le système financier maghrébin est un espace à géométrie variable qui est confronté à une absence de communications institutionnelles dédiées aux opérateurs et entrepreneurs maghrébins désireux de se développer dans cet espace régional ", a souligné M. Idriss Fares, secrétaire général de l'Union des banques maghrébines (UBM), dans le cadre du 3e panel du 2e Forum des hommes d'affaires maghrébins, ayant pour thème "le système financier : moteur de l'intégration économique maghrébine". A cet effet, a-t-il ajouté, force est de s'orienter vers les marchés internes, en tant que gisements de croissance à moyen et long termes et "d'encourager les entreprises financières y compris les postes, à compléter le paysage concurrentiel, de part leur poids et la qualité de leurs prestations de services". M. Mohamed Ghannouchi, Premier ministre tunisien a estimé, pour sa part, que "les échanges commerciaux entre les pays maghrébins et leurs résultats sont modestes. Le poids économique des pays maghrébins reste, en l'absence de complémentarité et d'intégration, loin des opportunités et des capacités des pays de la région". Dans ce cadre, l'adoption d'une approche d'intégration et de partenariat entre les pays de l'espace maghrébin, ainsi que les obstacles qui entravent l'action maghrébine économique commune, et empêchent la création de nouveaux mécanismes de coopération régionale, ont été les grandes lignes des propositions présentées, lundi à Tunis, par les différents intervenants. En effet, et en dépit de la crise, la région a pu réaliser un taux de croissance moyen de 4%, contre des taux de croissance négatifs dans d'autres régions. Le PIB dans l'espace maghrébin devrait également doubler durant la prochaine décennie, a fait savoir M. Salaheddine Mezzouar, ministre marocain de l'Economie et des Finances. Même le taux d'intégration faible de la région, a-t-il poursuivi, "devrait constituer une opportunité pour le secteur privé pour se déployer dans la région et intensifier ses investissements". D'où la nécessité d'opter pour une approche d'intégration et de partenariat. Le responsable marocain a plaidé également pour la création d'une Caisse régionale de garantie qui sera en mesure de soutenir la Banque maghrébine d'investissement et de commerce extérieur (BMICE). Pour le président du Forum des chefs d'entreprise algériens, M. Reda Hamiani, l'harmonisation des codes d'investissement des différents pays du Maghreb, de nature à offrir à l'investisseur maghrébin les mêmes avantages que ceux accordés aux investisseurs nationaux, est d'une importance majeure. Quant au président de l'Union des chambres de commerce et d'industrie de Libye, M. Jemaa El Osta, il a fait remarquer que l'aboutissement à la complémentarité maghrébine demeure un choix géostratégique, surtout que la dernière crise mondiale a prouvé l'importance de l'investissement dans l'économie réelle, notamment l'agriculture.