L'Algérie approuve un manque flagrant en matière d'informations et de statistiques crédibles concernant le secteur économique. A cet effet, le directeur général de l'Office national des statistiques (ONS), M. Mounir Khaled Berrah, avait déclaré, au mois de novembre de l'année écoulée, que son département s'apprête à réaliser deux grands travaux durant l'année 2010, à savoir une enquête sur les ménages et leur mode de consommation ainsi que le recensement économique. "C'est une opération phare car elle intervient après 29 ans, le premier a eu lieu en 1975. Ce travail servira de base de données pour les pouvoirs publics qui seront dotés d'une image claire en matière d'existence des agents économiques et sociaux, tous statuts confondu ; c'est un outil indispensable pour élaborer des politiques de développement" avait-il souligné. Comme prévu, cette opération sera bel est bien concrétisée et encadrée par un décret exécutif qui vient d'être approuvé officiellement par le gouvernement. Il s'agit, en effet, du décret portant n°10-123 du 28 avril 2010, fixant les conditions générales de préparation et d'exécution du recensement économique, publié dans le Journal officiel. D'abord, il faut savoir que le recensement économique a pour objet d'assurer le recueil et l'exploitation de données statistiques relatives à l'activité économique, des opérateurs du secteur privé, des PME, à l'exécution des contrats, des marchés et des accords-cadres d'une manière générale. Le recensement économique a pour finalité de recenser, traiter et publier des données sur les entités économiques et administratives hors agriculture, quel que soit leur statut juridique, précise-t-on dans les deux premiers articles du texte en question. Ainsi, selon les différents articles qui s'en suit, il est également souligné que le recensement économique est réalisé en deux phases. La première phase consiste en un dénombrement systématique de l'ensemble des entités économiques et administratives, en vue de mettre en place un fichier général des entreprises et des établissements. Quant à la seconde phase, elle vise à réaliser une enquête approfondie ; elle permet de répondre aux besoins et aux préoccupations en matière d'information économique. En ce qui concerne le recensement économique, il est pris en charge par plusieurs organes, à savoir un comité national, des comités de daïra, et des comités de commune, ainsi qu'un comité technique opérationnel. Le comité national est chargé d'arrêter et de suivre le plan de déroulement des opérations de recensement économique, d'étudier et d'arrêter l'ensemble des mesures et actions à même d'en assurer le plein succès. Il est aussi chargé de fixer la date du lancement du recensement économique et sa durée, de coordonner et de suivre les travaux des comités de wilaya. Le comité national se compose, faut-il le signaler, des représentants des ministère de la l'Intérieur, de la Défense, des Finances, du Commerce, de l'Aménagement du territoire, de l'Energie, des Travaux publics, et l'Agriculture. Le comité national peut faire appel à tout organisme public pouvant apporter sa contribution à la réalisation du recensement économique, note-t-on encore dans le même texte. Le secrétariat du comité national est assuré par le directeur général de l'Office national des statistiques. Enfin, le comité de commune est chargé de coordonner l'exécution des opérations de recensement économique et de veiller à leur bon déroulement au niveau de la commune.