Les prix du pétrole se stabilisaient hier à l'ouverture des échanges à New York, après avoir touché leur plus bas niveau en presque huit mois, alors que le marché garde les yeux tournés vers la zone euro. Vers 13H10 GMT/15h10 HEC, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en juin s'échangeait à 69,45 dollars, en hausse de 4 cents par rapport à la veille. Vers 10h30 GMT (12h30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet perdait 83 cents à 73,60 par rapport à la clôture de la veille. A la même heure, le "brut léger texan" (WTI), pour livraison en juin, cédait 1,28 dollar à 68,13 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Dans les échanges électroniques précédant la séance, il a touché 67,90 dollars, un niveau qui n'avait plus été observé depuis le 30 septembre dernier. Le marché pétrolier restait focalisé sur la crise budgétaire européenne et ses conséquences sur la monnaie unique, qui a touché mercredi un nouveau plus bas niveau en quatre ans, sous 1,22 dollar. L'euro s'est ensuite repris, ce qui a permis aux cours du brut de revenir à l'équilibre. La chute des cours de l'or noir, qui ont déjà abandonné environ 17 dollars à New York et 12 dollars à Londres en deux semaines, ne semblait toujours pas rencontrer d'obstacles. L'Autorité allemande des marchés financiers (Bafin) a annoncé mardi l'interdiction de certaines ventes à découvert, des produits financiers extrêmement spéculatifs portant notamment sur les emprunts d'Etats de la zone euro, une décision renforçant l'inquiétude des marchés sur la santé budgétaire de la zone euro. En réaction à cette annonce, l'euro s'installait sous 1,22 dollar mercredi, pour la première fois en plus de quatre ans. Or, les investisseurs munis de devises ou de livres sterling voient leur pouvoir d'achat pour les matières premières vendues en dollar fortement réduit. En outre, la faiblesse de l'euro reflète la crainte que la reprise européenne ne cale à cause de la crise financière, et que sa consommation d'énergie ne subisse une nouvelle contraction. Dépendant du marché des devises, le marché pétrolier est également otage des Bourses d'actions, qui essuyaient de fortes pertes dans la matinée de mercredi (plus de 3% à Paris et Athènes, près de 3% à Londres). Le baril a perdu près de 18 dollars en deux semaines, soit environ 20% de sa valeur, sous l'effet des inquiétudes des marchés financiers vis-à-vis de la zone euro. Les cours sur le marché new-yorkais sont également pénalisés par l'abondance de l'offre aux Etats-Unis, où les stocks pétroliers ont progressé de manière spectaculaire ces derniers mois. Ils se situent notamment à des niveaux record à Cushing (Oklahoma, sud), le plus grand centre de stockage du pays et le point de livraison du brut échangé sur le Nymex. Les opérateurs surveilleront donc avec attention les statistiques hebdomadaires du département américain de l'Energie sur les réserves du pays, attendues à 14H30 GMT. Les analystes interrogés par Dow Jones Newswires s'attendent à une nouvelle hausse des réserves de brut, de 300.000 barils, et à une progression des stocks de distillats, de 1,2 million de barils. Ils anticipent en revanche une décrue des réserves d'essence, de 500 000 barils.