Dans le cadre du Plan solaire méditerranéen (PSM), la France a lancé un nouveau projet de construction d'un réseau sous-marin de transport d'électricité de la rive sud de la Méditerranée vers l'Europe. Après le lancement, il y a quelques mois, du mégaprojet "Desertec" par un consortium allemand pour utiliser les ressources solaires du Sahara pour alimenter l'Europe en électricité, c'est Transgreen qui est aujourd'hui en conception. Concurrence ou projets complémentaires? Transgreen a été présenté officiellement le 25 mai dernier lors de la réunion des ministres de l'Energie de l'Union pour la Méditerranée (UPM) au Caire. Pour cadre, seule une double ligne en courant alternatif d'une puissance de 1,4 GW relie actuellement l'Europe à l'Afrique, à travers la mer sous le détroit de Gibraltar. Le PSM prévoit le développement de 20 GW d'énergies renouvelables à l'horizon 2020 sur l'ensemble du pourtour du bassin méditerranéen. Une partie de cette production (5 GW) sera exportée vers l'Europe. Plusieurs projets d'interconnexion existent (Maroc-Espagne, Tunisie-Italie, …), mais Transgreen se veut le projet le plus ambitieux pour transporter cette électricité du sud vers le nord de la Méditerranée. Transgreen -Réseau de Transport Electrique Méditerranéen- est constitué sous la forme d'une société de droit commercial, établie à Paris, pour une durée de trois ans. Ont déclaré, à ce jour, leur intérêt pour adhérer, les onze entreprises suivantes : EDF, RTE, Areva, Nexans, Prysmian, Véolia, Atos Origin, Caisse des Dépôts, TERNA, Siemens, Abengoa- ces deux dernières étant également actionnaires de Desertec Industrial Initiative, bureau d'études d'initiative allemande. D'autres entreprises ont également déclaré leur intérêt. L'auteur du rapport interministériel, Christian Stoffaës, ingénieur général des mines au ministère français de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi, est le directeur exécutif. Transgreen a été créé dans le cadre des recommandations du rapport demandé par le gouvernement français, sous la signature des ministres respectivement en charge de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de la Mer, de l'Industrie, des Affaires européennes, pour étudier l'utilité et la faisabilité d'un réseau de transport d'électricité transméditerranéen dans le cadre du Plan Solaire Méditerranéen. Pour développer la production d'énergie renouvelable sur des sites éloignés des zones de consommation il faut mettre en place un réseau de transport à grande distance pour la transmission et la commercialisation, notamment de lignes sous-marines transméditerranéennes opérant sous courant continu. Les investissements sur les projets d'énergie solaire dans la zone de l'Union pour la Méditerranée ne pourront éclore et se développer que s'ils s'accompagnent de nouvelles infrastructures de transport et d'interconnexion reliant les sites de production entre eux et vers l'Europe. A cette fin, les investisseurs ont besoin d'un cadre institutionnel stable et prévisible favorisant le développement des projets. Les études de faisabilité et d'ingénierie réalisées par Transgreen serviront à élaborer un schéma directeur international. Transgreen permettra des échanges d'expériences et leur mise en commun pour la recherche- développement, pour l'harmonisation des spécifications techniques, pour la commercialisation de l'énergie solaire, pour l'analyse économique et financière, pour la mise en place de régimes institutionnels requis pour la construction et l'exploitation des infrastructures.