La présidence de la République a indiqué, samedi, dans un communiqué que le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, se rendra en France où il participera aux travaux du 25e Sommet Afrique-France prévu lundi et mardi prochains dans lequel il précise que : "Les chefs d'Etat et de gouvernement se concerteront sur les voies et moyens à mettre en oeuvre pour renforcer le rôle de l'Afrique dans la nouvelle architecture de la gouvernance mondiale, les modalités d'un appui plus conséquent au système de sécurité collectif mis en place par l'Union africaine pour relever les défis de la stabilité, de la paix et de la sécurité sur le continent, ainsi que la prise en charge des intérêts de l'Afrique face aux enjeux des changements climatiques". 52 Etats africains ont été invités à participer au Sommet, ainsi que les représentants de l'Union européenne, de l'Organisation internationale de la Francophonie, de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, de la Commission de l'Union africaine et de la Banque mondiale. Les questions liées à la paix, la sécurité et au développement seront parmi les principaux points sur lesquels se pencheront les chefs d'Etat et de gouvernement. Les travaux du sommet comporteront trois séances thématiques consacrées essentiellement à la place de l'Afrique dans le monde, particulièrement en ce qui concerne sa participation à la gestion des instances internationales, les voies et moyens à même de consolider la paix et la sécurité en Afrique ainsi que les questions de développement et des changements climatiques. L'ordre du jour sera débattu par les ministres des Affaires étrangères des pays concernés pour le soumettre ensuite à la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement. Le Sommet Afrique - France connaîtra, à Nice, une évolution importante : le Sommet s'ouvrira aux forces vives françaises et africaines. La spécificité des relations entre la France et l'Afrique tient en effet à ce qu'elles ne se limitent pas aux relations d'Etat à Etat, mais s'étendent également aux mondes économique, culturel et associatif. Ainsi, 80 entrepreneurs français et 150 entrepreneurs africains, seront conviés à participer aux travaux, de même que des organisations syndicales. Cette ouverture au monde économique et social sera une première dans l'histoire des sommets Afrique - France. Cinq sujets économiques seront abordés lors de cette conférence: l'environnement des affaires, le financement des entreprises en Afrique, la formation professionnelle, la responsabilité sociale et environnementale des entreprises, les sources d'énergie de demain. Le Sommet de Nice mettra donc en valeur le rôle de l'entreprise privée dans le développement économique et l'emploi en Afrique. En ce qui concerne le volume d'échanges commerciaux, et selon le gouvernement français, la France est le deuxième exportateur vers l'Afrique. A ce titre, il convient de signaler que les exportations françaises vers l'Afrique sont de l'ordre de 7,0 % en 2009 (soit 23,3 Mds €), en diminution de 7,7% par rapport à 2008. La France est aussi le 4ème importateur depuis l'Afrique derrière les Etats-Unis, la Chine et l'Italie. Les importations françaises sont de l'ordre de 5,1 % (soit 20,0 Mds €), en diminution de 26,9% par rapport à 2008. En ce qui concerne les investissements directs étrangers (IDE) ils sont de l'ordre de 2,9 % des investissements mondiaux en 2009. Par ailleurs, selon toujours la même source, la part française des annulations de dette en 2009 sont de l'ordre de 1,1 Mds€, soit 36% de l'aide bilatérale à l'Afrique : 1,05 Mds€ pour l'Afrique subsaharienne (principalement Côte d'Ivoire, Congo, Cameroun, Gabon et Guinée), 60 M€ pour l'Afrique du Nord. Pour rappel, le 24e sommet, tenu en 2007 à Cannes, a été marqué par la volonté d'ancrer l'Afrique dans la mondialisation et de faire du continent un "carrefour de prospérité". Le sommet avait montré que le dynamisme de l'économie mondiale fournit à l'Afrique une occasion "exceptionnelle" de prendre toute sa place dans la mondialisation et de transformer ses trésors en richesse et ses richesses en développement : pétrole, bois, diamant, bauxite, coton, café, cacao : la liste des matières premières dont regorge l'Afrique est longue. Le continent abrite ainsi le deuxième bassin de forêt tropicale après celui de l'Amazonie. Il est le deuxième exportateur de coton au niveau mondial derrière les Etats-Unis. Son cacao représente environ 70% de la production mondiale, tandis que ses pays producteurs de pétrole pèsent 10% de la production mondiale et ceux de diamants un tiers de la production mondiale. Les économies des pays africains ne possèdent pas d'industries de transformation. Elles sont donc totalement tributaires des variations des cours mondiaux des matières premières. Les pays les plus pénalisés sont ceux qui exportent des produits agricoles : les prix de ces derniers ont considérablement chuté au cours des deux dernières décennies. A cet effet, les pays africains avaient appelé alors les partenaires au développement et la communauté internationale à accorder une écoute "plus attentive" aux préoccupations légitimes de leur continent, notamment en ce qui concerne une juste valorisation de ses richesses naturelles. Ces matières premières et ces produits de base occupent une place "importante" dans la constitution des PIB, des exportations et des ressources de la majorité de ces pays. A propos de la place de l'Afrique dans le monde, il a été constaté que la sécurité et la croissance dans le monde sont "étroitement dépendantes" de la stabilisation et du développement du continent africain. Les participants avaient plaidé pour des partenariats industriels équilibrés, ainsi que pour le renforcement des infrastructures et une meilleure représentation de l'Afrique dans les institutions internationales. Dès lors, il est urgent de confirmer la "nécessité" de renforcer, à la fois, la représentation de l'Afrique dans les institutions internationales et d'assurer une meilleure coordination avec ses instances, notamment le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine. La nécessité de mise en place de mécanismes assurant une mondialisation maîtrisée dans le domaine commercial sera aussi de mise, avec une considération accrue des intérêts des pays bénéficiant de préférences en matière de financement du développement. Pour combler la fracture numérique, l'Afrique doit donner priorité au développement des technologies de l'information et de la communication. Cette diffusion de ces nouvelles technologies est "indispensable" pour se rattraper dans la société de l'information et enrichir l'image de l'Afrique. En d'autres termes, le lancement d'un véritable "plan Marshal".