Le programme d'investissements publics pour la période 2010-2014, doté d'une enveloppe de 21 214 milliards de dinars, soit 286 milliards de dollars, prévoit pour le secteur des ressources en eau, la réalisation d'une soixantaine d'infrastructures hydrauliques, à savoir 35 barrages, portant à 104 le nombre total de barrages dans le pays, et 25 systèmes de transfert d'eau ainsi que l'achèvement de toutes les stations de dessalement d'eau de mer en chantier. Ce programme ambitieux s'inscrit dans la continuité des plans déjà engagés il y a une dizaine d'années. L'objectif des pouvoirs publics est d'optimiser le taux de raccordement aux réseaux AEP en le portant à 98% en 2014 après avoir atteint 78% en 1999 et 93% en 2009. Il s'agit non seulement d'augmenter le volume d'eau potable à 3,6 milliards m3 en 2014 contre 1,25 milliard m3 en 1999 et 2,75 milliards m3 en 2009 mais aussi d'améliorer la capacité de mobilisation des eaux superficielles en vue d'atteindre 9,1 milliards m3 à la même échéance contre 4,2 milliards m3 en 1999 et 7,1 milliards m3 en 2009. en outre, ce programme prévoit d'élargir les réseaux nationaux d'AEP et d'assainissement. Après avoir atteint 50.000 km en 1999 puis 90 000 km en 2009, le linaire national de réseaux d'AEP devrait passer à 105 000 km en 2014, alors que celui de l'assainissement sera porté à 45 000 km contre 21 000 km en 1999 et 40 000 km en 2009. En parallèle, le taux national prévisionnel d'assainissement pour 2014 est de 95% contre 78% en 1999 et 86% en 2009. En ce qui concerne la fréquence de distribution d'eau pour les 1 541 communes du pays, il est prévu de porter la distribution quotidienne à 80% pour l'ensemble des communes en 2014 contre 45% en 1999 et 70% en 2009. La distribution à raison d'un jour sur deux devrait passer à 13% en 2014 contre 30% en 1999 et 18% en 2009, alors que la distribution moyenne d'un jour sur trois devrait être ramenée de 12% en 1999 à 7% en 2014 (elle était de 25% en 1999). S'agissant de l'irrigation, la superficie des grands périmètres irrigués devrait atteindre 270 000 hectares en 2014 contre 157 000 hectares en 1999 et 219 000 hectares en 2009. Ceci dit, il y a lieu de souligner que la petite et moyenne hydraulique devrait passer à 1,2 million d'hectares à la même échéance contre 350 000 hectares en 1999 et 914 000 hectares en 2009, alors que le nombre de retenues collinaires, selon les prévisions officielles, progressera à 581 en 2014 contre 304 il y a 11 ans et 407 en 2009. A propos de l'achèvement des projets en cours, les principales actions prévues dans ce volet concerneront le transfert In Salah-Tamanrasset pour le renforcement de l'AEP de la ville de Tamanrasset et des centres de vie situés sur le couloir de ce transfert dont la mise en service est prévue en juillet 2010. Il s'agit aussi de la deuxième phase du système Beni Haroun qui consiste en la connexion du barrage réservoir de Oued Athmania avec les retenues de Ourkiss dans la wilaya de Oum El Bouaghi et Koudiet Meddaouar (Batna). Les trois appels d'offres relatifs à ce projet ont été lancés, alors que les attributaires ont été présélectionnés pour deux lots. Par ailleurs, l'effort d'achèvement de projets en cours touchera également le transfert des hautes plaines sétifiennes à travers l'interconnexion de deux barrages en exploitation, à savoir celui d'Erraguène et d'Ighil Emda avec trois nouveaux ouvrages à réaliser, notamment celui de Tabellout, Draa Diss et Mehouane pour le renforcement de l'AEP dans la région et le développement agricole. Par ailleurs, ces objectifs s'inscrivent dans la continuité des réalisations enregistrées durant la période 2005-2009 en matière, notamment, de mobilisation de ressources, de grands systèmes de transferts, d'assainissement et d'irrigation. A titre de rappel, concernant la mobilisation de ressources, 9 barrages ont été mis en eau permettant à l'Algérie de disposer d'une capacité additionnelle de 1,3 milliard m3, et pour les grands transferts 8 projets ont été réceptionnés durant les cinq dernières années. en terme d'assainissement, 27 nouvelles stations d'épuration des eaux usées ont été réceptionnées en plus des deux mégaprojets d'assainissement et de lutte contre la remontée des eaux à Oued Souf et Ouargla. Quant à l'irrigation, plusieurs périmètres ont été réceptionnés au cours du quinquennat précédent pour une superficie globale de 48 000 hectares.