Tant que notre économie, à savoir les investissements et les importations , continue de dépendre d'une variable aux évolutions aléatoires, tout ce qui était conjuré risquerait de devenir une réalité. L'obligation de retourner devant les institutions financières internationales pour un autre programme d'ajustement structurel qu'on appellerait des réformes économiques ne devrait pas être considéré comme une impossibilité si venait à se produire le cas le plus défavorable qui est la conjonction entre la durée de la faiblesse des cours du pétrole et de la récession économique dans le monde avec pour conséquence, plus particulièrement pour notre pays, un faible flux des IDE. Quelle réponse aurait à lui donner le gouvernement alors qu'il faudrait même anticiper sur une telle catastrophe ? La décision prise par le gouvernement de réduire considérablement les importations produira certainement, à terme, un mécontentement dans les pays de nos fournisseurs, et il y a de quoi puisque celles-ci se chiffrent en milliards de dollars ou d'euros. C'est devenu une tradition qu'en dehors des recettes pétrolières, les accords de libre-échange, ou plutôt des échanges commerciaux, se traduisent plus particulièrement pour nous par la sortie des capitaux et par l'entrée des marchandises. Le fait donc que la décision de réduire les importations se soit traduite par l'interdiction des crédits les populations, en premier chef, donnent plusieurs lectures à celle-ci et pas toujours favorable au gouvernement, car elles ne perçoivent " la chose " qu'en fonction de leur marge de manœuvre financière. Du fait que les explications qui leur sont données en dehors de tout cadre organisé, les populations éprouvent une certaine inquiétude, car il leur apparaît que leur sort ainsi que celui des générations futures reste suspendu à l'évolution d'une variable dont la maîtrise échappe aux pouvoirs publics. Dès lors, d'anciens reproches légitimes refont surface. Comment cela se fait-il que notre économie continue à dépendre totalement d'une variable aléatoire ? L'impression est grande qu'il y ait une sorte de résignation. Quelle consistance à donner au programme à mettre en œuvre en fonction de la disponibilité des réserves en devises ? Quelle quantité d'argent à posséder pour la traduire en chantiers sans que la corruption et la bureaucratie ne s'en mêlent. On sait bien que la lutte contre tous ces maux devrait être de longue haleine , que les résultats n'apparaissent en évidence qu'après la maturation de la lutte, ce qui nécessite là encore une durée car rien ne peut être instantané. Les balises pour ce genre de lutte sont mises en place ainsi que le processus juridique qui encadre celle-ci. Comment combattre la corruption ? Comment combattre la bureaucratie ? Il semble bien que la réponse devrait être unique, la même pour combattre ces deux fléaux. Mais, il est vrai que la parade s'inscrit dans la durée et qu'elle est liée impérativement à la démocratisation et à la construction de l'Etat de droit, c'est-à-dire, en fin de compte, à l'édification de l'Etat dans un contexte où il est bien compris que la corruption et les autres maux affaiblissent l'Etat et posent des obstacles à la remise sur rails de l'économie. La corruption, tout comme le terrorisme, peuvent certainement entrer dans un processus d'entraide mutuelle, car le non-respect de la loi leur est un fondement partagé.