Serait-ce normal que les réserves en devises ainsi que la variation des cours du baril de pétrole soient approchées exclusivement sous l'angle de la capacité de l'Algérie à continuer à financer le programme à mettre en œuvre par les dépenses publiques et il en est de même pour la capacité à maintenir le même rythme pour ce qui concerne les importations ? Les populations également suivent cette sorte de débat indirect mais avec inquiétude, car il leur apparaît que leur sort ainsi que celui des générations futures reste suspendu à l'évolution d'une variable dont la maîtrise échappe aux pouvoirs publics. L'avenir même du pays reste aléatoire,puisque les dépenses publiques dépendent elles aussi d'une variable aléatoire qui est le cours du baril de pétrole. L'impression est grande qu'il y a une certaine résignation devant un phénomène inabordable sur le plan de sa maîtrise. Il y a eu une trop grande facilité à céder devant les importations, alors qu'il n'y avait aucun indice qui pouvait annoncer la garantie que les cours du baril de pétrole allaient rester à un haut niveau et de façon durable. Dès lors, les futurs candidats à toute élection verront leurs ambitions pour l'Algérie dépendre totalement d'une variable aléatoire, à moins de ne pas dépasser l'horizon d'une durée inférieure à une mandature et fixée par l'épuisement des réserves en devises. Quelle consistance donner au programme à mettre en œuvre en fonction de la disponibilité des réserves en devises ? Quelle quantité d'argent à posséder pour la traduire en chantiers ? Même les opérateurs économiques scrutent le marché du pétrole car pour eux, également, leurs capacités à importer en dépendent. Les acteurs réfléchissent "continuité" et croient que l'avenir en sera un simple prolongement. Or, nous ne sommes pas en présence d'un fonctionnement linéaire. N.B