Conformément au contrat, le géant gazier russe Gazprom n'a pas le droit de réduire de plus de 15% ses livraisons de "combustible bleu" à la Biélorussie, a annoncé dimanche à RIA Novosti une source haut placée au ministère biélorusse de l'Energie. "En vertu du contrat, Gazprom peut réduire ses fournitures de gaz à la Biélorussie proportionnellement à la dette accumulée", a rappelé la source. Or, les 200.000 millions de dollars dont il est question ne représentent que 15% du montant des fournitures effectuées depuis le début de l'année en cours. "Le reste a été payé", a expliqué l'interlocuteur de l'agence avant de souligner que de cette façon la Russie n'avait pas le droit de réduire de 85% ses livraisons de gaz. Le vice-ministre biélorusse de l'Economie, Andreï Filonov, se rendra lundi à Moscou à la tête d'une délégation afin de discuter de la dette de Gazprom pour le transit du gaz russe via la Biélorussie, a annoncé dimanche à RIA Novosti un porte-parole du ministère biélorusse de l'Energie. "Les négociations auront pour sujet le prix du transit du gaz russe via la Biélorussie et la dette de Gazprom", a indiqué l'interlocuteur de l'agence. Les arriérés de paiement pour le gaz russe livré à la Biélorussie peuvent prendre un caractère cornique, a annoncé le PDG du géant gazier russe Alexeï Miller. "Il est possible que la Biélorussie trouve des moyens pour rembourser la dette, et il est probable que le 23 juin elle payera pour le gaz livré en mai. Mais ce qui nous inquiète réellement c'est que ces arriérés de paiement risquent de prendre un caractère chronique, y compris pour des raisons économiques", a déclaré le PDG du groupe. Le prix du gaz pour la Biélorussie a été fixé à 169 dollars les 1.000 m3, mais depuis le début de l'année en cours Minsk ne le paie que 150 dollars, ce qui a engendré une dette évaluée à 192 millions de dollars au 1er mai 2010. Gazprom a donc informé mercredi dernier la partie biélorusse qu'il réduirait les fournitures de gaz à la Biélorussie si le pays ne paie pas la dette. En réponse, le 19 juin la Biélorussie a annoncé que le gazier russe lui devait environ 200 millions de dollars pour le transit de son gaz via le territoire biélorusse et a proposé d'annuler les créances réciproques.