La Russie espère que la Biélorussie évitera de créer des situations de conflit, mais remplira ponctuellement ses engagements en matière de livraison et de transit de gaz, a déclaré le président russe Dmitri Medvedev lors d'une visioconférence avec Moscou, qui a réuni le PDG de Gazprom Alexeï Miller. Minsk ayant payé pour le gaz russe, les livraisons ont été complètement rétablies. Cependant, les parties n'ont pas jusqu'à présent réussi à régler leur différend sur le tarif du transit de gaz via le territoire biélorusse. "Il est bon que le conflit ait été résolu. La partie biélorusse a réglé sa dette. Cependant, elle aurait dû le faire plus tôt, sans créer de problèmes, sans cumuler de dettes et, finalement, sans provoquer de conflit", a affirmé M.Medvedev qui se trouve en visite au Canada où il doit prendre part aux sommets du G20 et du G8. "J'espère qu'ils [les Biélorusses] seront plus prudents à l'avenir et respecteront leurs engagements contractuels", a ajouté le chef de l'Etat russe. Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a de nouveau menacé vendredi d'interrompre les livraisons de gaz et de pétrole russes à destination de l'Europe qui transitent par son pays, faute d'un règlement dans les 24 heures d'une dette de Moscou. La Russie, premier exportateur mondial d'hydrocarbures, fournit 25% du gaz consommé en Europe. Les quatre-cinquièmes transitent par l'Ukraine et le reste emprunte les gazoducs biélorusses. Un million de barils de pétrole russe destinés aux raffineries polonaises et allemandes passent en outre chaque jour par la Biélorussie. Minsk a menacé mercredi de fermer toutes les vannes faute du paiement d'une dette russe de 260 millions de dollars due au titre de ces droits de transit. Gazprom a fait savoir jeudi que 228 millions de dollars avaient été versés, ce que Minsk n'a pas confirmé. Le conflit a éclaté la semaine dernière lorsque Moscou a réclamé le règlement d'une facture de gaz d'environ 200 millions de dollars à la Biélorussie, qui dit avoir payé mercredi. Les contentieux entre Moscou et ses voisins à propos du prix du gaz sont devenus un sujet de vive préoccupation en Europe. En janvier 2009, la Russie avait interrompu ses livraisons pendant près de deux semaines en raison d'un conflit de cet ordre avec l'Ukraine.