L'introduction d'un régulateur de micro-climat sous serre permettra de rationaliser l'utilisation de l'énergie et de réduire la facture des importations agroalimentaires, a souligné, mardi, à Constantine, un chercheur algérien lors d'une conférence internationale sur les énergies renouvelables. L'Algérie, en tant que pays à vocation agricole, gagnerait à opter pour l'utilisation des "agro-systèmes serres", une méthode qui vise, selon le Pr. Belkacem Draoui, enseignant en physique énergétique à l'université de Béchar, à "promouvoir l'utilisation rationnelle des serres et à procéder à une canalisation et une économie efficiente de l'énergie". S'exprimant lors des 2e journées internationales sur les énergies renouvelables organisées à l'initiative du laboratoire, de physique énergétique (LPE) de l'université Mentouri, le Pr. Draoui a souligné que "l'agro système serre est un mécanisme expérimental, adopté depuis 1996 en France, qui s'inspire du principe même des énergies renouvelables dans le respect de l'environnement.” Il préconise, a-t-il expliqué, la dotation des serres (de plus d'un hectare de surface) d'un modèle mathématique (logiciel) destiné à la gestion et au contrôle du climat sous serre, permettant de calculer en temps réel la température et l'humidité de la serre en fonction des conditions climatiques de l'extérieur, moyennant l'utilisation de capteurs de mesure. Le Pr. Benyoucef Boumèdiene, directeur de l'unité de recherche des matériaux et énergies renouvelables de l'université de Tlemcen a, quant à lui, relevé la nécessité de recourir à l'utilisation de matériaux propres dans la perspective de limiter l'effet de serre et de rationaliser les pertes des énergies conventionnelles, en leur substituant des énergies propres. Faisant état de la situation géographique et des potentialités géologiques de l'Algérie, où le soleil constitue un gisement sûr dont le rayonnement atteint jusqu'à 700 Watts/m2, le Pr. Benyoucef a relevé la nécessité de "procéder à des associations hybrides en matière de consommation énergétique, en vue de préserver nos gisements en faveur des générations à venir". Dans ce contexte, il a signalé l'insuffisance de l'utilisation des nouvelles énergies, les énergies photothermiques et photovoltaïques (provenant du soleil), l'énergie éolienne (vent), hydrauliques (eau), la biomasse (énergies provenant des plantes vertes) et l'énergie géothermique (énergies de la terre), qui "malgré leurs diversité, accessibilité et disponibilité en Algérie, ne sont exploitées qu'à hauteur de 3%". Pour rappel, la facture alimentaire de l'Algérie, qui a longtemps pesé sur la trésorerie de l'Etat, a connu une baisse considérable de plus de 12%. Ceci dit, les objectifs du gouvernement de maîtriser cette facture commencent à se réaliser. Selon les chiffres communiqués par le Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (CNIS), la facture des importations algériennes des produits alimentaires a atteint 572 millions de dollars en janvier 2010, contre 652 millions de dollars le même mois de l'année écoulée, soit une baisse de 12,27%. Cette baisse a touché notamment l'importation du lait, les viandes, les légumes secs. A l'exception des importations des sucres et sucreries, qui ont connu une hausse de 76,6 %, passant de 94 millions de dollars en janvier 2009, à 166 millions de dollars la même période en 2010, les principaux produits du groupe ont connu une baisse "relativement importante".