A près de 80 berges, le comédien qui n'a pas évolué d'un iota depuis ses débuts à la radio, a plusieurs cordes à son arc. Mohamed Hilmi, le fils d'Azzefoun, cette contrée qui a enfanté les Djaout, le Rouiched, El Anka etc…opère son come back après deux ans d'absence, -ce qui n'est rien pour un artiste comparé à ceux oubliés- il est déjà sur de nombreux chantiers. Il a déjà commencé en mai dernier le tournage pour le compte de la Télévision algérienne, plus exactement pour la chaîne 4, la toute neuve chaîne ouverte en 2009 en langue amazighe la réalisation d'une série de six courts métrages d'une durée de 26 minutes chacun. Il faut bien alimenter cette chaîne qui en général, reprend tous les programmes de la chaîne mère en les doublant, c'est pourquoi le directeur général de la Télévision algérienne et le directeur de la chaîne "Canal 4" ont fait appel à lui, ce vétéran de la radio et de la télévision, dont le propos semble d'ailleurs aujourd'hui un peu dépassé. Selon Mohamed Hilmi, toujours fièr de retourner sur les plateaux de tournage, ces courts métrages sont tournés dans l'Algérois dont le producteur exécutif n'est autre que les "Editions Alpha", filiale de "Alpha Design". " Ils traitent avec des touches d'humour des thèmes à caractère social, en l'occurrence, la destruction des bidonvilles et bien d'autres sujets qui procureront des moments de rire pour les téléspectateurs. Ce travail sera fin prêt pour ce mois de Ramadhan. “Je vais proposer, par ailleurs au directeur de "Canal 4" des sous-titrages ou carrément établir un doublage en expression arabe. A ce sujet, je désapprouve la pratique d'exercer un doublage par une autre personne. " a-t-il avoué à un confrère. Il ne s'arrêtera pas là l'octogénaire, puisqu'il compte aussi, en plus d'autres projets qu'il a en tête (comme toujours d'ailleurs), préparer un feuilleton scindé en 10 épisodes autour de l'histoire du théâtre algérien. " J'ai lié fiction et documentaire. C'est-à-dire, j'utilise la méthode théâtrale pour narrer l'évolution du 4e art en Algérie. " dit-il au même confrère. Ce feuilleton en 10 épisodes, de 30 mn chacun, se veut " un hommage aux femmes et hommes qui ont écrit les plus belles pages de l'histoire du cinéma et du théâtre algériens ", a indiqué Mohamed Hilmi, ajoutant qu'il s'agit-là d'" un devoir de mémoire et de lutte contre l'oubli ". Le feuilleton, a-t-il dit, est une co-production entre l'ENTV et la Radio nationale qui " se raconte par narration entre deux personnes et dans laquelle j'ai utilisé la technique de fiction " " C'est un hommage à mes aînés que je vais essayer de faire revivre dans la mesure du possible et mettre la lumière sur l'effort considérable qu'ils ont consenti dans une époque coloniale très difficile ", a-t-il confié, citant notamment le père fondateur du théâtre algérien, Mahieddine Bachetarzi. Après donc les mémoires " Parcours miraculeux " et " Le carrefour du destin ", dans lesquelles il relate la vie de ses aînés dans le théâtre et le cinéma algériens, Mohamed Hilmi compte faire de ce nouveau feuilleton une production " exceptionnelle " qui relève du " devoir de mémoire ". Un feuilleton "inédit" Qualifiant ce feuilleton d'" inédit " dans l'histoire de la production audiovisuelle en Algérie, Mohamed Hilmi a affirmé qu'il est allé dans ses recherches "jusqu'aux débuts du dernier siècle " où, a-t-il précisé, " j'ai pu rassembler un trésor fait de témoignages écrits et photographiques ". " Je compte imprimer également des documents sur la censure de l'époque coloniale qui a vu des "sommités de l'Etat" s'intéresser au théâtre ", a-t-il fait savoir. Sa partenaire principale dans ce feuilleton, n'est autre que l'actrice Bahia Rachedi. Un tournage qui se fera sous le parrainage de certaines figures connues du cinéma et du théâtre algériens, à savoir Habib Rédha, Blaoui El Houari, Keltoum et Nouria, a-t-il ajouté. " C'est un couronnement de ma carrière artistique et un rêve qui se réalise pour la mémoire de tous ceux qui sont partis dans l'indifférence totale et qui sont restés menacés par l'oubli ", a-t-il conclu. Il faut savoir que même si ces productions sont quantitatives, elles sont loin d'etre qualitatives, la preuve c'est que Hilmi avec 800 pièces radiophoniques en kabyle et en arabe, quatre opérettes, trente moyens et courts métrages, une dizaine de comédies musicales, n'est pas aussi connu qu'un Rachid Bouchareb par exemple qui a signé pas plus de six longs métrages. Lui en a signé 10, mais tous pas terribles. Tenez- vous bien, il est également co-auteur de six courts métrages et cinq longs métrages, dont un film cinématographique "El Ouelf Saïb". Mohamed Hilmi est en outre, le créateur avec Ali Abdoun, Rouiched et Cheikh Nourreddine d'une célèbre émission radiophonique à la Chaîne II. Au tableau de ces gigantesques réalisations, il a aussi paraphé plus de 60 chansons dont une trentaine humoristiques enregistrées pour la radio et sur disque 45 tours.