Le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé hier l'Europe à renforcer son engagement politique au Moyen-Orient afin d'être à la hauteur de son rôle économique. "Nous espérons que l'Europe jouera un plus grand rôle politique au lieu d'être seulement un assistant économique", a indiqué M. Abbas à la presse à Ramallah à l'issue de son entretien avec son homologue estonien Toomas Hendrik Ilves. M. Ilves, pour sa part, a indiqué que l'Union européenne (UE) était fermement engagée à trouver une solution équitable et durable au Moyen-Orient, basée sur la création d'un Etat palestinien "doté d'une réelle souveraineté" aux côtés d'Israël. Parallèlement, M. Abbas a réaffirmé que les Palestiniens reprendraient des négociations directes avec Israël si les négociations indirectes actuelles sous la médiation des Etats-Unis enregistraient des progrès sur les dossiers relatifs aux frontières et à la sécurité. L'émissaire américain pour le Moyen-Orient George Mitchell a envisagé de rencontrer M. Abbas jeudi à Ramallah dans le cadre de sa mission de "médiateur", qui a débuté en mai. Néanmoins, la mission de Mitchell semble dore et déjà se compliquer face à l'obstination des autorités de Tel Aviv à faire capoter à chaque fois les initiatives de paix. En effet, et dans une nouvelle provocation, le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a affirmé hier qu'il n'y avait "aucune chance" qu'un Etat palestinien soit établi d'ici 2012. Les propos du chef de la diplomatie israéleinne, connu pour ses déclarations souvent controversées, contredisent les objectifs fixés par les médiateurs internationaux du Quartet pour la paix au Proche-Orient (USA, Russie, Union européenne, ONU). Les dernières déclarations de M. Lieberman risque de compliquer la nouvelle visite de l'émissaire des Etats-Unis George Mitchell qui doit assurer une médiation pour une nouvelle série de pourparlers indirects entre Israéliens et Palestiniens. Le porte-parole de l'Autorité palestinien Ghassan Khatib a dénoncé les propos du ministre israélien, qu'il a considéré comme un acte de défi face aux efforts internationaux pour parvenir à un accord de paix définitif entre Israël et les Palestiniens.