La ministre de l'Economie Christine Lagarde a affirmé dimanche que la politique française de sortie de crise était un mélange de "rigueur" et de "relance", qu'elle a résumé par le néologisme "ri-lance". "Relance ou rigueur, ce n'est pas un choix, ce n'est pas un noeud gordien pour moi", a-t-elle expliqué lors des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, organisées chaque année par le Cercle des économistes. "La politique économique que nous menons en France actuellement, c'est une politique de ri-lance", a-t-elle ajouté. Pour définir ce terme, elle a décrit un "subtil dosage (...) qui consiste en réalité à réduire la dépense publique là où ce sera le moins douloureux pour la perspective de relance de l'activité économique". Parallèlement, cela implique selon Christine Lagarde de "mettre en place des réformes de fond telles que la réforme des retraites" et de "relancer" l'économie "en insistant particulièrement sur l'investissement et l'innovation" Le dernier sommet du G20 au Canada a porté sur le débat entre réduction des déficits publics creusés par la crise et poursuite du soutien à la reprise, encore vacillante. Les Etats-Unis insistaient pour que les Européens ne mettent pas tous en oeuvre en même temps des plans d'austérité, redoutant que cela ne tue la reprise dans l'œuf. Après l'Allemagne et les autres pays de la zone euro, la France s'apprête à dévoiler un nouveau plan de rigueur. Interrogé par le Financial Times, le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, indique que des mesures seront annoncées à l'automne. L'heure des nouvelles mesures de réductions de coûts va bientôt sonner en France. L'Etat doit en effet économiser 100 milliards d'euros d'ici 2013 pour réduire son déficit public et satisfaire les critères européens. Claude Guéant, secrétaire général de Nicolas Sarkozy, confie ce lundi au Financial Times que de nouvelles mesures d'économies sont en préparation. Elles devraient être annoncées à l'automne. Il indique notamment: "La France s'est engagée à réduire son déficit à 3% d'ici 2013.Nous sommes déterminés à atteindre cet objectif". Pour l'heure, le gouvernement s'appuie sur ses prévisions de croissance pour trouver la moitié de la somme. Mais les estimations de la France sont jugées optimistes. La Commission européenne et le Fonds Monétaire International ont tous deux critiqué l'optimisme du gouvernement. La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, l'a reconnu elle-même dimanche, lors du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, en déclarant que la prévision de 2,5% de croissance l'an prochain était "audacieuse". Par ailleurs, le gouvernement prévoit de geler ses dépenses entre 2011 et 2013, de maintenir les transferts vers les collectivités locales et d'augmenter seulement légèrement les dépenses de santé. L'Etat devrait également supprimer les niches fiscales afin de récupérer 5 milliards d'euros par an et créer une nouvelle taxe sur les plus aisés pour lever 3,7 milliards d'euros. Enfin, la régularisation des évadés fiscaux permettra de récupérer, selon les déclarations du ministre du Budget, François Baroin à France Info en fin de semaine, "plus de 1 milliard d'euros rien que sur le dossier HSBC". Le Financial Times souligne toutefois que ces mesures ne devraient pas être suffisantes pour atteindre les 100 milliards d'euros d'économies d'ici 2013. Si Claude Guéant n'a pas dévoilé la teneur des mesures envisagées, les économistes estiment que l'Etat pourrait procéder à un gel des salaires des fonctionnaires, leurs rémunérations représentent près d'un tiers des dépenses publics.