La ministre française déléguée au Commerce extérieur, Mme Christine Lagarde, a tenu à mentionner que la France est le premier fournisseur mondial de l'Algérie et son premier investisseur européen avec plus de 180 entreprises implantées. Cette affirmation lors d'une conférence de presse tenue hier à la résidence de l'ambassadeur de France à Alger, à l'issue d'une visite de deux jours, se veut tel un argument tendant à écarter l'idée communément admise en Algérie et suivant laquelle les entreprises françaises se sont montrées frileuses dans le domaine des investissements. « Les entreprises françaises ont une volonté d'investir en Algérie », a soutenu la ministre chargée du Commerce extérieur, avant d'ajouter : « Le moral des entreprises françaises n'est pas du tout frileux et il y a une volonté d'investir. » Ces entreprises souhaitent le maintien et le renforcement de leur présence en Algérie en participant, a-t-elle dit, au programme de privatisation. Nombre de « projets sont dans les cartons ». La conférencière croit déceler une « volonté politique d'aller vite » dans les privatisations et la réforme du système bancaire. « Il y a un climat d'affaires favorable au mouvement des IDE français en Algérie ». La ministre a affirmé, en outre, qu'elle avait évoqué avec des responsables algériens plusieurs projets de coopération, notamment dans les domaines de la lutte contre la contrefaçon et le piratage, les normes de sécurité et les standards internationaux de qualité ainsi que le transfert de savoir-faire dans ce domaine afin de hâter l'accession de l'Algérie à l'OMC, objectif auquel la France souscrit. Interrogée sur la conversion d'une partie de la dette algérienne envers la France en projets d'investissement, Mme Lagarde a précisé que sur les 288 millions d'euros objet de négociations algéro-françaises, quelque 35 millions avaient été pris en charge par des investisseurs français et qu'il ne restait plus que 26 millions d'euros (le solde du montant de la première tranche, qui est de près de 60 millions d'euros), qui devront être pris en charge par les banques françaises Société générale et BNP Paribas. Le gouvernement français, a-t-elle affirmé par ailleurs, apporte également son soutien aux autorités algériennes pour la renégociation de la dette algérienne envers la Russie dans le cadre du Club de Paris. Il est à noter qu'un plan d'action commercial établi en 2004 par la France et révisé courant 2005 a recommandé de renforcer la présence commerciale des entreprises françaises dans 25 pays, dont l'Algérie. La 37e Foire internationale d'Alger a enregistré la participation de quelque 400 entreprises françaises. D'après des données officielles françaises, les exportations algériennes vers la France ont atteint 2,87 milliards d'euros en 2004, soit une baisse de -6,5% par rapport à 2003, alors que les importations algériennes pour la même année ont été de 4,22 milliards d'euros, soit une hausse de 14,3% par rapport à l'année passée. Le ministère du Commerce a, pour sa part, affirmé hier, dans un communiqué parvenu à notre rédaction, que la part des investissements directs français en Algérie reste encore en deçà des opportunités offertes. Dans le même temps, il est fait mention de l'importante progression du niveau des échanges entre les deux pays au cours des dernières années. Mme Christine Lagarde a été reçue par le ministre du Commerce, le ministre des Finances et le ministre chargé de la Participation et de la Promotion de l'investissement. La ministre française a annoncé la prochaine visite du ministre des Finances, Mourad Medelci, fin septembre prochain en France et celle de son homologue français en Algérie.