La Grèce compte mettre aux enchères des bons du Trésor d'une valeur de 4,5 milliards d'euros (5,6 milliards de dollars américains) à partir de la semaine prochaine, ont rapporté mardi des médias grecs. L'Organisation grecque de la gestion de la dette devrait faire une annonce officielle cette semaine. Ce sera un premier test de l'humeur du marché vis-à-vis de l' économie nationale grecque après l'activation du mécanisme de soutien de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) il y a deux mois, ont indiqué les analystes. D'après les médias locaux, la Grèce mettra aux enchères des bons du Trésor de 26 et de 52 semaines afin de sécuriser au moins 2,1 milliards d'euros (2,63 milliards de dollars) la semaine prochaine. Par ailleurs, des bons du Trésor de 13 semaines estimés à au moins 2,4 milliards d'euros (3,01 milliards de dollars) seront mis aux enchères en juillet. La Grèce, qui est très endettée, a obtenu 110 milliards d'euros (137,9 milliards de dollars) d'aides financières de ses partenaires européens et du FMI sur une période de trois ans afin de répondre aux besoins urgents de financement et de souffler pour surmonter la crise. En raison des craintes de non paiement, la Grèce a obtenu cette année des prêts avec des taux d'intérêt très élevés de la part de ses créanciers internationaux. Avec l'activation du mécanisme de soutien qui libère des fonds à Athènes à des taux d'intérêts plus bas, le pays peut davantage manoeuvrer et tester les résultats de la campagne afin de rétablir sa crédibilité sur les marchés. Notons que la Commission européenne a jugé hier que le programme de réforme engagé par la Grèce pour sortir de la récession et de la crise de sa dette était largement sur les rails. Le processus de consolidation budgétaire est conforme aux lignes fixées dans le cadre du plan de sauvetage du pays membre de l'euro, ajoute la commission dans un rapport sur sa mission à Athènes pour le mois de juin. Bruxelles décerne également un satisfecit à l'avancement des réformes fiscales et structurelles et du chantier des retraites ouvert par le gouvernement de George Papandréou en échange d'un soutien financier massif de ses partenaires européens et du FMI. Le rapport note ainsi que si les rentrées fiscales ont été légèrement inférieures aux attentes, la baisse des dépenses de l'Etat est elle plus marquée que prévue. Mais la Commission estime que l'économie grecque souffre d'un manque de concurrence et que certaines données macroéconomiques sont incomplètes. "Bien que cette évaluation globale soit positive, avec une application de ce programme largement sur les rails, cet examen provisoire a identifié un certain nombre de points de pression et des secteurs où des progrès supplémentaires sont nécessaires", peut-on lire dans ce rapport. La Grèce, dont la crise de la dette a fait trembler la zone euro, a négocié une aide financière de 110 milliards d'euros avec l'UE et le Fonds monétaire international et s'est engagée en contrepartie à mener une politique économique de rigueur passant notamment par une réforme de son système de retraites adoptée fin juin par le gouvernement. Lundi, le ministre des Finances, George Papaconstantinou, s'est dit confiant sur la capacité de son pays à respecter son objectif de réduction du déficit budgétaire à 8,1% du PIB cette année, contre 13,6% en 2009