Le redressement de l'euro face au dollar pourrait se poursuivre plus longtemps que prévu. Pour la première fois depuis près de deux mois, la monnaie unique tente de remonter au-dessus de la barre de 1,27 dollar. Cette bonne performance de l'euro est en grande partie liée aux déclarations du président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, qui s'est montré particulièrement optimiste lors de la conférence de presse qui a suivi jeudi l'annonce de la décision de politique monétaire de la BCE. Il a contribué à dissiper les craintes que la zone euro replonge en récession, et a assuré que la récente hausse des taux sur les marchés monétaires de la zone euro n'était pas préoccupante. Le patron de la BCE a éludé les questions concernant les tests de résistance des banques de la zone euro, dont les résultats sont attendus dans le courant du mois, mais il est tout de même parvenu à calmer les marchés financiers, et à donner un net coup de pouce à l'euro. Les cambistes attendent le coup d'envoi cette semaine des résultats d'entreprises aux Etats-Unis avec ceux d'Alcoa, Google, General Electric, Citigroup, Bank of America et JPMorgan. Les marchés vont aussi guetter le PIB chinois du second trimestre attendu pour jeudi. En ce qui concerne l'euro, l'événement clé en Europe sera la mise sur le marché des bons du Trésor grec mardi, la première depuis l'annonce du plan de sauvetage de l'UE et du FMI en mai. "Comme le récent rebond spectaculaire de l'euro repose sur des craintes de voir une reprise à double creux aux Etats-Unis (...), il faut se préparer à une nouvelle chute de l'euro" si l'économie américaine montre à moyen terme des signes d'une meilleure tenue qu'actuellement prévu, estiment des cambistes. Au Japon, la défaite du parti du Premier ministre Naoto Kan au scrutin de dimanche a affaibli le chef du gouvernement de centre-gauche et ouvert une nouvelle phase d'incertitude politique pour l'archipel. "Le Premier ministre Kan va avoir du mal à passer ses lois. Il est donc logique que peu d'investisseurs étrangers achètent des yens", a expliqué Hideaki Inoue, responsable du marché des devises à la banque Mitsubishi UFJ, cité par Dow Jones Newswires. Après leur défaite, le Parti Démocrate du Japon (PDJ) et son allié, un petit parti nationaliste, ne conservent que 110 sièges, selon les totalisations des médias, perdant la majorité à la Chambre Haute, fixée à 122 sièges mais reste majoritaire à la Chambre des Députés, dont l'avis est primordial, mais devra négocier des alliances avec des partis d'opposition. Les investisseurs craignent que M. Kan ne puisse désormais mener à bien son programme de réforme fiscale, destiné à réduire le déficit budgétaire du pays et sa dette colossale, estimée à 200% du produit intérieur brut de la deuxième économie mondiale.