Les prix du pétrole poursuivent leur volatilité avec une tendance à la baisse qui pourrait les rapprocher de plus en plus des fondamentaux, après avoir été dopés par une grande activité spéculative. Hier en milieu d'après-midi, les prix avaient perdu plus de 4 dollars le baril par rapport à leur niveau de clôture de vendredi dernier. Vers 17h30 GMT, le light sweet crude était coté à 89,96 dollars le baril tandis que le brent était à 85,68 dollars le baril.Si le passage en dessous du seuil des 90 dollars a été atteint hier, le seuil des 90 dollars le baril avait été dépassé pour la première fois le 18 octobre 2007. Ce net recul a été facilité par le regain du dollar par rapport à l'euro. Un aspect qui tempère les effets du recul des prix du pétrole pour les pays exportateurs dont les recettes sont en dollar. Hier en milieu d'après-midi, la valeur de l'euro est passée à 1,3472 dollar, soit 16% de moins que le record du 15 juillet dernier au moment où l'euro était à 1,6038 dollar. Le pétrole était alors à plus de 140 dollars le baril. Cette variation de cotation entres les deux monnaies influe directement sur le prix du pétrole depuis environ une année. A chaque fois que le dollar se redresse par rapport à l'euro, le prix du pétrole recule. Les prix du pétrole sont en train de subir le retrait progressif des spéculateurs ; ils retrouvent leur valeur de la fin de l'année 2007 avant que le baril ne franchisse la barre mythique des 100 dollars. Le 30 septembre dernier, le président du Venezuela, Hugo Chavez, avait déclaré espérer que le prix du baril de pétrole allait se stabiliser à 80, 90 ou 95 dollars. Samedi dernier, le président de l'Opep et ministre algérien de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, déclarait à Oran que la baisse actuelle des prix du pétrole était due au retrait des spéculateurs des marchés pétroliers, mais aussi au renforcement du dollar depuis le mois de juillet dernier.Le président de l'Opep avait estimé que les marchés du pétrole allaient revenir à ce qu'ils étaient avant, régulés par l'offre et la demande. Pour le président Hugo Chavez, le baril de pétrole à 140-150 dollars était le fruit d'un mouvement spéculatif et que cette hausse vertigineuse n'avait pas de raison réelle d'être. Il faut se rappeler que le baril de pétrole avait touché pour la première fois de son histoire le prix des 100 dollars le 2 janvier 2008. Six mois plus tard, il s'appréciait d'environ 50% en battant de nouveaux records aussi bien à Londres qu'à New York. Le 11 juillet 2008, sur le Nymex, le brut avait atteint en séance le seuil de 147,27 dollars. A Londres, le brent était monté en séance à plus haut avec 147,50 dollars. Le mouvement continu du recul du dollar par rapport à l'euro avait beaucoup favorisé cette percée, les investisseurs disposant de la monnaie européenne pouvaient investir plus sur le pétrole à la faveur de la baisse du dollar. Ces hausses avaient accompagné le recul du dollar. Ce jour-là l'euro valait 1,58 dollar. Depuis le 11 juillet, le baril de pétrole a entamé un recul qui le ramène au niveau de la fin de l'année 2007. Ce mouvement de recul a accompagné le redressement du dollar, qui a retrouvé sa valeur d'il y a 14 mois par rapport à l'euro. Lors de la réunion extraordinaire qu'elle tiendra à Oran le 17 décembre prochain, l'Opep pourrait être amenée à réduire sa production en fonction du niveau de la baisse de la demande mondiale en pétrole qui sera encore induite par la récession pour 2009. Si aucun objectif de prix n'a été arrêté par l'organisation, il semblerait qu'une fourchette situant le prix du baril entre 80 et 100 dollars est déjà en débat. Toutefois, si les prix actuels du pétrole sont en dessous de la barre des 100 dollars, en moyenne et pour le 9 premiers mois de l'année 2009, ils sont nettement supérieurs à 100 dollars le baril. Le brent, par exemple, était à 112,35 dollars le baril au 26 septembre dernier. Le pétrole brut américain était à 113,56 dollars.