Depuis quelques jours, la monnaie européenne ne cesse de prendre de la hauteur par rapport aux autres devises. La règle ne fait pas exception vis-à-vis du dinar algérien. L'euro qui était coté, au début de mois en cours, à 91 dinars, est passé au-dessus de la barre des 99 dinars, selon le cours officiel. Par ailleurs, sur le marché parallèle des devises, l'euro est également en montée constante. La monnaie unique européenne a connu une hausse de plus de 8%, passant de 91 DA à 120 DA pour un euro, ces derniers jours. Il clair que pas loin que la semaine passée, la hausse du cours de l'euro était dopée par le manque de liquidités sur le marché parallèle. Les cambistes, non agréés, des "Wall Street" implantés un peu partout dans les villes algériennes, ont expliqué que la montée de l'euro est liée à la faiblesse habituelle de la demande en cette période. Mais du coup, des clients pressés réclament de grandes sommes, ce qui a posé le problème de la disponibilité. Cependant, cette fois-ci d'autres paramètres, beaucoup plus déterminants, sont entrés en jeu. Parmi ces paramètres, on ne nie pas qu'en l'espace de 5 séances, la monnaie unique a fait une spectaculaire remontée face au dollar, passant de 1,30 dollar pour un euro à quelque 1,36 dollar. Cette hausse de l'euro par rapport au dollar vient après la remontée de l'indice PMI en zone euro. En outre, les experts estiment que le programme d'investissement public-privé destiné à débarrasser les banques américaines de leurs actifs toxiques (prêts et titres), présenté par le secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner, a stimulé les devises généralement considérées comme vulnérables aux crises économiques, notamment l'euro et le dollar australien. A noter que le dollar américain constitue la plus importante devise de réserve du monde, lorsque la valeur du dollar chute par rapport à celle des autres devises, les cours des matières premières suivent une tendance haussière. De ce fait, les prix du pétrole se consolident après avoir atteint, lundi, leur plus haut niveau en quatre mois à New York, dans la foulée de l'annonce du plan Geithner. Les prix du brut ont atteint leur plus haut niveau depuis novembre 2008. Le light sweet crude atteignant 54,05 dollars à New York et le Brent 53,86 dollars à Londres. Le prix du light sweet crude, pour livraison en mai, est cédé à 53,66 dollars le baril. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai cédait 27 cents à 53,20 dollars. Par ailleurs, la forte baisse du dollar a tiré les prix des matières de base vers le haut. Stimulé par la chute du dollar, le blé a clôturé à Chicago avec +2.53%, le maïs +0.82%, le cuivre avec +2.45%...etc. Pour revenir à notre marché local, il est nécessaire de rappeler que certains experts nationaux ont signalé, à la fin du mois de décembre dernier, que sur la base de données monétaires de la Banque d'Algérie, le dinar algérien a perdu plus de 20% par rapport au dollar et 25% par rapport à l'euro. Selon ces experts, cet état de fait pourrait être expliqué par une tentative de la Banque d'Algérie de manipuler le taux de change pour éviter l'accroissement des importations. Hamid Mohandi