Le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, M. Smaïl Mimoun a annoncé, jeudi, à Tizi-Ouzou, que plus de 540 000 postes d'emploi seront créés à l'échelle nationale dans le secteur de l'artisanat, au titre du plan quinquennal 2010-2014. Inaugurant le festival de la poterie organisé par la localité de Maâtkas, le ministre a rappelé que le secteur national de l'artisanat, qui est créateur de richesses, a procuré un chiffre d'affaires de 110 milliards de DA. Pour autant et dans cette perspective, les projections pour 2014 tablent, selon le ministre, sur la réalisation d'un chiffre d'affaires de l'ordre de 180 milliards de dinars. A ce titre, quelque 180 artisans, issus des différentes wilayas du pays, prennent part à ce traditionnel festival de la poterie qu'accueille, du 15 au 22 juillet, la localité de Maâtkas, qui se trouve à une vingtaine de km au sud de Tizi-Ouzou. Evoquant l'importance du secteur, M. Mimoun a souligné que l'artisanat est un créneau "non seulement pourvoyeur de richesses, mais il est aussi un vecteur culturel témoignant du savoir-faire de nos artisans transmis de génération en génération, fait plaidant en faveur de sa promotion pour lui conférer une part active dans l'économie du pays", a-t-il indiqué. A cet égard, il a apprécié l'intérêt porté à ce secteur en saluant l'élargissement des opportunités de formation professionnelle à divers métiers et activités artisanales. A cet effet, il sollicite aussi bien le ministère de tutelle et les entreprises qui ouvrent leurs portes aux jeunes talents en leur fournissant une formation pour s'épanouir. Citant à titre d'exemple l'Association nationale des potiers, qui est composée de 24 représentations au niveau national, elle accorde "une grande importance au volet formation et à l'échange d'expériences entre artisans et ce, même à l'étranger, comme ce fut le cas dernièrement où il a été procédé à l'envoi de 16 artisans en Espagne", selon ses membres. Plusieurs participants à ce festival ont insisté sur la valorisation des matières premières dont recèle le pays "pour la création d'une valeur ajoutée, à l'exemple de pays voisins qui achètent du kaolin (argile blanche très usitée dans la poterie) pour son traitement, avant de l'exporter vers l'Algérie, pays producteur de cette matière brute", ont-ils déploré pour souligner "le manque à gagner, résultat de la non valorisation intra-muros des richesses nationales", estiment-ils. L'artisanat algérien, à l'instar des artisanats des autres pays, est d'une incontestable richesse et d'une étonnante variété, tant dans les formes que dans les techniques et les décors. Cette richesse est rehaussée par la modestie des matériaux dont sont constituées les œuvres artisanales. Nécessaires à la vie quotidienne, elles sont conçues dans un but utilitaire et souvent comportent des motifs dont la signification, suivant les croyances locales, leur confère des vertus protectrices. La diversité des conditions climatiques, des ressources naturelles et les différentes civilisations de l'Algérie expliquent la présence d'une vaste gamme de spécialités artisanales. De la poterie à la céramique d'art en passant par le tissage, l'artisanat algérien est ouvert à l'universalité par sa vocation géographique à géométrie variable, la proximité de l'Europe, de l'Afrique noire et de l'Orient.