Le marché national des véhicules neufs a été secoué durant toute l'année 2009 et au premier semestre 2010. En effet, selon les statistiques du Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis), l'Algérie a importé 131 506 véhicules durant le premier semestre 2010, contre 153 292 unités à la même période de 2009, soit une baisse de 14,21%. En cause les différentes dispositions prises dans le cadre de la LFC 2009, notamment l'instauration d'une taxe sur l'achats, de véhicules neufs ainsi que la suppression du crédit à la consommation. Dans ce contexte, les concessionnaires automobiles se réorganisent. C'est le cas de Toyota Algérie qui opère un redéploiement stratégique. Ainsi, et dans un entretien qu'il a accordé au magazine électronique autoutilitaire.com, le directeur général de Toyota Algérie, M.Nouredine Hassaime a indiqué que l'entreprise veut opérer un repositionnement dans tous les segments en lançant plusieurs nouveautés. Dans ce sens, M. Hassaim indique que le premier axe de la nouvelle stratégie de Toyota Algérie a pour objectif de "maintenir la position du concessionnaire dans le segment des utilitaires si ce n'est de la renforcer". et d'ajouter que le second axe "concerne le segment des véhicules touristiques afin de minimiser le déclin, car c'est dans ce segment que nous souffrons et nous ne sommes pas du tout aidés par la lettre de crédit bancaire, le transport des véhicules à partir des ports, le coût du transport, les fluctuations du yen et du dollar… Il nous faudra une forte restructuration dans ce segment". M. Hassaim estime, par ailleurs, qu'"il faudra maintenant accélérer notre stratégie par l'introduction de nouveaux modèles pour laisser le temps au client de connaître l'étendue de nos marques même si nous ne réaliseront que de faibles volumes, c'est une façon de retrouver la sérénité au moment où le marché retrouvera son train normal, là nous serons mieux lotis que si nous n'avions pas de nouveaux produits. Malheureusement, tout cela ne suffit pas parce que nous dépendons aussi de nos partenaires japonais, mais également d'aspects techniques. Dans cette vision, nous visons des marchés de niches, comme le segment des MPV représenté chez nous par la Corola Verso, le segment de la Toyota Camry, celui des 4X4 par le Toyota Fortuner sans oublier notre volonté d'introduire la petite citadine Aigo". En effet, Toyota compte introduire 3 ou 4 modèles d'ici fin 2011. Il s'agit du 4x4 Fortuner, de la Corola Verso, de l'Aigo et de la Toyota Venza. "Ce sont là les modèles sur lesquels nous travaillerons et essayerons de lancer en Algérie afin de compléter la gamme. Après, notre priorité sera l'aspect marketing, le positionnement prix… nous ne voulons pas avoir ce handicap d'être absents sur un segment, c'est la stratégie primaire d'aujourd'hui de Toyota Algérie" a-t-il indiqué. Dans le segment lourd, Toyota compte introduire de nouveaux modèles Hino comme le Hino 700 et le modèle FS avec une déclinaison 14 m3. Il indiquera, par ailleurs, que la maintenance automobile chez Toyota Algérie est en constante évolution d'année en année. "En 2004, nous étions les meilleurs de loin parce que nous étions les premiers à mettre en place un service après vente de haut niveau puis la fulgurante évolution du marché a fait que nous n'avions pas pu suivre cette cadence ce qui a perturbé le taux de satisfaction de notre clientèle", at-il dit. Abordant le bilan du premier semestre 2010, le DG de Toyota Algérie estime qu'"il ne perd pas beaucoup en parts de marché mais se voit bouleversée dans sa stratégie de rééquilibrer les ventes de VP(véhicules particuliers) par rapport aux ventes de VUL(véhicules utilitaires). C'est un premier bilan que je fais aujourd'hui du marché". Il indiquera, dans ce sens, que les parts de marché du concessionnaire n'ont été amputées que de 0.1%. Il reconnaît toutefois que Toyota Algérie subit la situation du marché en général et marque un déclin dans le volume des ventes mais, ce déclin ne concerne pas les parts de marché. "Cette situation est le résultat d'une perte importante de parts dans le segment des VP compensée par une nette évolution de parts dans le segment des VUL", a-t-il estimé. M. Hassaïm a également estimé le déclin du marché automobile dans une fourchette allant de 13 à 15% par rapport à la même période en 2009. "Il faut savoir que quand on parle d'un recul des ventes de 15%, la situation dans le détail est un peu plus inquiétante notamment quand on épluche les résultats par segment où on trouve que les ventes de véhicules de tourisme ont chuté de 20% voir de 40% pour certains autres segments", a-t-il indiqué.