Les travaux de réalisation de la première ligne de 9 km, entre la Grande Poste (centre-ville) et Hai El Badr (est d'Alger), sont quasiment à l'arrêt depuis la mi-juin 2010. En effet, selon des informations parvenues au quotidien électronique TSA, le groupement, constitué de Siemens (Allemagne), Vinci (France) et Caf (Espagne), en charge de la réalisation de cette première ligne, réclame à l'Entreprise du Métro d'Alger (EMA) des indemnisations allant jusqu'à 100 millions d'euros. Le dossier de réclamation a été déposé fin décembre 2009. Le montant du préjudice subi par le groupement a été arrêté à 110 millions d'euros et transmis à l'EMA le 17 juin dernier. Ce montant colossal vient s'ajouter à celui du contrat signé en 2006 - 380 millions d'euros - et au 20 millions d'euros de travaux supplémentaires, non encore réglés. Aussi, selon la même source, la somme réclamée par le groupement concerne les retards provoqués par l'EMA et l'immobilisation de salariés et de matériel. En cas de refus des Algériens de payer cette somme, le groupement pourrait saisir un tribunal d'arbitrage international. S'agissant du même contexte, les problèmes à l'origine de ces tensions ont été soulevés il y a presque un an, en septembre 2009. Ces problèmes concernent notamment l'absence d'un planning et d'une visibilité dans le pilotage du projet ; des désaccords entre l'EMA et le groupement sur certains aspects du contrat initial et sur les coûts de certains travaux supplémentaires. (Sur ce dernier point, les Algériens doutent de la volonté du groupe SVC d'effectuer un bon travail et les responsables du groupement craignent de ne pas recevoir leur paiement). A ces problèmes s'ajoute l'indécision née des dernières enquêtes sur la corruption et les mesures économiques prises par le gouvernement. Face à cette situation, il ne reste aujourd'hui que près de 80 travailleurs, essentiellement des ouvriers et des gardiens, alors que plus de 900 salariés et experts étaient présents sur le site à la fin 2009. ainsi, faut comprendre que les experts et autres consultants ont quitté l'Algérie. Le groupement maintient ces salariés pour ne pas se retrouver en défaut d'exécution du contrat. Mais, en réalité les travaux sont presque à l'arrêt. Selon une source proche du dossier, seule l'amorce d'un dialogue entre les deux parties, avec notamment la mise en place d'un planning final d'achèvement des travaux et de mise en service de la première ligne du métro d'Alger est en mesure de débloquer les retards sur la livraison de la première ligne du métro. Dans ce sens, le groupement dirigé par Siemens affirme que la mise en service du métro d'Alger pourrait intervenir rapidement si l'EMA décide de régler les problèmes en suspens. "Il n'y a plus de problèmes techniques sur le métro d'Alger qui pourrait être mis en service très rapidement. C'est très frustrant pour nos cadres sur place d'attendre des décisions qui ne viennent pas. Tous veulent partir ailleurs. C'est très dur pour Siemens". Il faut préciser que la première ligne du métro d'Alger était prévue en fin 2009. Elle est constituée essentiellement de dix stations ; la ligne n°1 relie la Grande-Poste à Hai El Badr, en passant par Khelifa Boukhalfa, la place du 1er Mai, Aïssat Idir, El Hamma, le jardin d'Essai, les Fusillés, la cité Amirouche et la cité Mer et Soleil. Le métro d'Alger est doté de la technologie trainguard MT CBTC, solution de contrôle et commande de trains à forte capacité utilisant un système radio et des cantons mobiles. La construction de cette ligne a déjà coûté 850 millions d'euros, selon l'EMA.