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Train, métro, tramway
Alstom contre Siemens : vrai ou faux duel sur le rail ?
Publié dans El Watan le 13 - 03 - 2006

La bataille que se livrent en Algérie depuis quatre ans deux grands groupes européens d'équipement dans les systèmes de transports mérite qu'on y regarde de plus près. Les allures de duel se dissipent alors curieusement...
Le gigantesque programme de modernisation des systèmes de transport en Algérie a donné lieu dans les coulisses à un bras de fer à rebondissement entre le français Alstom et l'allemand Siemens pour la conquête des plus gros contrats d'équipement dans le secteur dirigé par Mohamed Maghlaoui. Les deux grands français européens se sont retrouvés en compétition coup sur coup autour de l'électrification du réseau de train de banlieue (2004), puis de la fourniture d'équipement pour un tronçon de la ligne une du métro d'Alger (2005) et maintenant pour l'obtention du contrat de réalisation du tramway de la baie d'Alger. En apparence, il y a de la place pour les deux firmes tant les projets - électrification du réseau ferroviaire, nouvelles lignes grande vitesse, tramway ville moyennes, deuxième tronçon ligne 1 métro d'Alger - sont nombreux et diversifiés à travers le territoire national. Dans les faits, une position dominante sur un segment du système de transport acquise au début du programme grâce à « des contrats clés » garantit au bénéficiaire un avantage décisif pour la suite. C'en est ainsi pour le contrat de 71 millions d'euros pour l'électrification du réseau ferroviaire de la grande banlieue d'Alger et pour celui de 380 millions d'euros pour équiper un tronçon de 4,1 km de la première ligne du métro d'Alger. Dans le premier cas, c'est Alstom qui s'est mis le pied à l'étrier avec l'aide politique non cachée du gouvernement algérien et qui se dote d'un avantage concurrentiel important pour les autres contrats de ce type prévus sur le réseau ferroviaire existant. De même que dans le cas du métro, il est peu probable que l'Entreprise du métro d'Alger (EMA) décide de changer de partenaire équipementier pour la seconde tranche de sa première ligne (Hamma- Hai El Badr), à moins de changer de cap technologique (automatismes, signalétique, télécoms, électrification, billetique) sur deux tronçons de la même ligne, ce qui ne peut être motivé que par un grave désaccord. Le prochain contrat d'équipement important dans le transport est celui du tramway d'Alger. C'est un territoire de concurrence ouverte sans conséquence sur les autres contrats de tramway des autres villes. Les options technologiques sont autonomes d'un cas à l'autre. La récente ouverture des plis a confirmé ce que l'on savait. Alstom et Siemens tiennent une fois de plus le haut de l'affiche, mais leur duel commercial en est-il vraiment un ?
Siemens revient de loin...
Alstom contre Siemens n'est pas une compétition économique « comme les autres ». Dans les grands contrats d'équipement publics, une part considérable d'arbitrage politique intervient pour faire pencher la balance d'un côté comme de l'autre. En l'occurrence vers la France ou vers l'Allemagne. Dans cette bataille, Siemens, ancien partenaire de l'Algérie à l'ère de « l'industrie industrialisante », semblait tenir une longueur d'avance grâce à la stabilité des relations politiques avec l'Allemagne, mais aussi à une surface de groupe qui fait cohabiter plus de métiers que Alstom impliqué en Algérie essentiellement à travers sa branche Alstom Transport. « Semblait », jusqu'à ce jour de juin 2002 lorsqu'à l'inauguration de la foire internationale d'Alger le président Bouteflika a rudoyé le représentant de Siemens devant les caméras de télévision et en présence de l'ambassadeur d'Allemagne M. Schiffer, pétrifié. Motif du blâme public, le grand groupe allemand a refusé de livrer pour son nouveau réseau algérien des équipements de télécoms à Orascom Algérie faute de garantie financière suffisante. « Siemens ne fait pas confiance à l'Algérie », avait-il notamment déclaré en guise de sentence. Il y avait alors des raisons de redouter un tassement du chiffre d'affaires du groupe allemand fournisseur traditionnel de Algérie. Dans le même temps, Alstom en grande difficulté capitalistique a explicitement figuré parmi les entreprises que l'Etat français, actionnaire contraint à recapitaliser une nouvelle fois, souhaitait « voir travailler » en Algérie. Principe retenu lors de la visite de Chirac en mars 2003 en Algérie et traduit dans les faits dans l'accord de partenariat global signé une année plus tard avec le ministre de l'Economie français, un certain Nicolas Sarkozy. Depuis, les choses se sont déroulées en bonne intelligence pour les deux groupes européens. Alstom a mis un pied dans le rail algérien avec la promesse de nouveaux contrats et Siemens est revenu en grâce dans quasiment tous ses métiers. Il a notamment utilisé sa filiale française pour remporter - à la tête d'un consortium où figurent le français Vinci et l'espagnol CAF - le superbe contrat de l'équipement de 4,1 km du métro d'Alger. Un contrat à compétition restreinte aux firmes de droit français pour cause de financement (350 millions d'euros) français. Le duel « feutré » jusque-là entre Siemens et Alstom sur le front du transport menace peut être de se durcir à l'occasion de « la bataille » en cours, celle du tramway d'Alger qui préfigure les enjeux colossaux de la réalisation des nouvelles lignes de train à grande vitesse.
Ce n'est pas l'offre financière qui tranchera...
L'attribution de la ligne de tramway pont des Fusillés - Bordj El Kiffan sera connue durant le second semestre 2006. Le projet dans sa totalité, 16 km et 20 000 passagers par heure et par sens, coûtera 20 milliards de dinars à l'Etat algérien et devrait entrer en service en 2009. Sur le ring de « vieilles connaissances » : d'un côté Siemens qui regroupe Siemens AG (Allemagne), Siemens Algérie, une entreprise turque Yapi Merkezi et le fournisseur de matériel roulant espagnol CAF, de l'autre côté Alstom regroupant Alstom France, Alstom Algérie, Todini l'italien et l'ETRHB de Haddad, l'entreprise privée algérienne qui monte en flèche dans les réalisations de grands travaux. Il se dit déjà autour de ce nouveau bras de fer Siemens-Alstom que ce n'est pas l'offre financière, connue dans deux mois environ qui sera transcendante dans le choix du gouvernement algérien mais le package technique-finance. Une formule bien connue pour annoncer diplomatiquement un choix discrétionnaire des autorités algériennes dans un contrat qui dépassera sans doute les 200 millions d'euros, ce qui n'est pas rien. A ce jeu donc de la concurrence d'apparat qui va bénéficier du projet du tramway d'Alger ? Si la politique de l'alternance devait se confirmer ce serait cette fois au tour d'Alstom de conclure. Ce qui en outre correspondrait bien à l'ambiance de réchauffement politique entre Alger et Paris après l'épisode fâcheux de la loi de février 2005 sur le colonialisme français. Le perdant l'entendra-t-il de cette oreille ? Pas sûr, car la compétition peut bien s'ouvrir à d'autres acteurs lorsqu'il faudra passer aux autres grands projets du rail.


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