L'art contemporain algérien et, notamment arabe, s'est introduit sur l'arène contemporaine du monde, il y a pratiquement un demi siècle. La chose plastique contemporaine a débuté avec surtout les galeries d'art indépendantes durant les années 80, où des voix d'artistes algériens se sont mêlées à celles du monde. Bien souvent les aînés sont passés plus ou moins longuement par Paris, certains s'y sont installés. L'existence de cette génération de peintres jeunes, se voie à travers les différents rendez-vous collectifs, organisés çà et là dans la capitale et autres villes de l'intérieur du pays. Il faut dire que l'art plastique est peut-être l'unique et seul art qui a continué à évoluer et même à proliférer durant les années les plus dures. Cela étant donné que la matière était là et que l'artiste peintre contrairement au cinéaste par exemple n'avait pas besoin de se déplacer pour monter une œuvre. L'événement d'“Alger, capitale de la culture arabe 2007 ” a, encore une fois, permis de regarder de près ce qui se fait et ce qui se passe dans le domaine plastique. Le week-end dernier, une exposition collective donnant un aperçu de la peinture contemporaine arabe s'est tenue à la galerie “Top action” d'El Achour (Alger), afin de permettre à tous les amoureux de la chose plastique de découvrir et de redécouvrir les couleurs d'aujourd'hui. Intitulée “ Regards... ”, cette manifestation culturelle qui se poursuivra pendant un mois, regroupe des œuvres de plasticiens algériens, koweïtiens, jordaniens, syriens, égyptiens et soudanais. L'habitué de cet espace, Mustapha Nedjaï a, pour l'occasion, proposé quatre des œuvres de sa dernière série, exposée l'an dernier dans ce même espace et portant le titre “Ar-mûr (e) ”, dans laquelle il évoque le thème de la communication dans un style compris entre l'expressionnisme et le symbolisme. L'autre habitué de cette même galerie, Larbi Arezki, quant à lui, a réalisé des huiles sur toiles autour du thème du visage en faisant appel aussi à des techniques mixtes avec, notamment, une superposition de couches de peinture auxquelles il ajoute des poudres et des pigments. Hamza Bounoua a, de son côté, présenté des œuvres travaillées selon des techniques mixtes sur verre, rehaussées de signes et symboles et axées sur la thématique du masque. Salah Hioun, un autre fidèle de la galerie, a opté pour les techniques mixtes au riche graphisme pour évoquer la femme tout en axant son travail sur la composition et la palette pour essayer de faire ressortir une ambiance, une atmosphère ouatée dans laquelle baignent les personnages. Ahmed Loaay, plasticien koweïtien, a mis en valeur le travail d'impression digitale sur papier d'Arch, à travers des tableaux de style abstrait très dépouillés mais d'une grande richesse plastique comme celui intitulé Life is a journey (La vie est un voyage), peint dans des tons ocres. Abdul Qader Bakhet, artiste soudanais, a inclus plusieurs compositions dans la même œuvre, conçue dans des tons gais (rouge, orange) selon un style figuratif presque naïf avec une mise en valeur des ombres et des lumières. Le peintre égyptien Mahmoud Maghraby a exposé des gravures réalisées selon des techniques mixtes, conférant une certaine dimension à des paysages abstraits par l'entrelacement de lignes et de dessins. M'Hamed Aiameri, artiste peintre jordanien, était présent avec des huiles sur toile, de style, également, abstrait rehaussé de reliefs et de beaucoup de matières conçues dans des tons contemporains (gris, bleu clair). Le plasticien syrien Mahmoud Hesso a participé à cette exposition avec des huiles sur toile de style abstrait selon une recherche personnelle en y intégrant des aplats de couleur blanche et bleue tout en utilisant l'encadrement comme une suite, voire une partie intégrante du tableau.