Débats n Un colloque sur l'art contemporain arabe se tient depuis samedi, à la Bibliothèque nationale. Malika Dorbani-Bouabdallah, historienne algérienne de l'art et critique d'art, a indiqué que l'art arabe, même s'il s'inscrit dans une contemporanéité donc un esprit universel, il reste attaché à son arabité. Entre arabité et universalité, entre tradition et modernité, l'art arabe de conception contemporaine, et vu cette dichotomie, reste difficile à définir, à souligner sa spécificité. Elle a mis alors l'accent sur la nécessité de trouver «les paramètres, vus de l'intérieur et en concert avec le reste du monde, qui pourraient rendre la spécificité arabe plus plausible». Pour sa part , Seloua Luste Boulbina, universitaire algérienne vivant en France, a axé, lors de son intervention, sur la place qu'occupe l'art moderne - ou contemporain - arabe en Europe. Elle a illustré cela par le biais de la galerie d'art à Paris, Hermès, qui s'emploie à promouvoir la production artistique contemporaine arabe. «Cette galerie, ouverte en 1999, contribue à faire connaître des artistes arabes, notamment ceux du Maghreb, particulièrement d'Algérie, comme Zineb Sedira, Kader Attia, Djamel Tatah ou Adel Abdessemed», a-t-elle dit, ajoutant : «Cette galerie est en de multiples sens un lieu d'import-export artistique et commercial.» Quant à Mohsen Shaâlan artiste peintre égyptien, il a expliqué que «l'artiste arabe ne se préoccupe pas de l'identité dans sa création ; son seul souci est de rechercher les valeurs plastiques, la construction de l'action artistique afin d'apporter quelque chose d'inédit. C'est ce que vise tout créateur artistique de par le monde. Le sentiment d'appartenance n'est, en fait, qu'un sentiment interne certain qui s'intègre sans qu'il s'en préoccupe d'un moment à l'autre ou qu'il veuille le mettre en exergue pour les premières lignes sur lesquelles il construit son œuvre d'art.» Enfin, Fatima Mezmouz (Maroc) a souligné que «dans le monde arabe, la relation des arts plastiques à la notion de rapport dominant /dominé - Occident /Orient est avant tout liée à la pratique même de la peinture de chevalet, et impliquée aussitôt dans la pratique de l'art de se penser par rapport à l'autre». Ainsi, sa communication a consisté à relever le rapport de l'art moderne et contemporain arabe à l'art occidental, une relation qui, datant de la colonisation, depuis la pratique du chevalet, a fait en sorte de forger systématiquement la problématique de l'identitaire dans la production de l'art arabe (moderne et contemporain), et que cette quête de l'identité a évolué, au lendemain de l'indépendance, créant ainsi de nouveaux rapports entre Occident et Orient. Il est à souligner que ce colloque qui s'étalera jusqu'à mardi est initié par l'Union nationale des arts culturels (Unac), et il s'inscrit dans le cadre de «Alger, capitale de la culture arabe».