Les investissements directs étrangers (IDE) que la Chine a reçus en juillet ont augmenté de 29,2% en glissement annuel, pour atteindre 6,924 milliards de dollars, a annoncé mardi 17 août le porte-parole du ministère du Commerce Yao Jian. Le chiffre porte le volume des IDE en Chine depuis le début de l'année à 58,35 milliards de dollars, soit une progression de 20,65% par rapport à l'année dernière. D'après Yao Jian, l'afflux des IDE a connu pendant deux mois consécutifs une croissance de plus de 20% en base mensuelle, ce qui reflète une reprise solide des IDE en Chine. Un total de 14 459 entreprises à capitaux étrangers ont été autorisées à s'implanter en Chine entre janvier et juillet, soit une hausse de 17,9% en glissement annuel. En effet, depuis la politique de la fin 1978, Deng Xiaoping à ouvert la Chine aux investissements directs étrangers. Les premières zones économiques spéciales commencent alors à fleurir dès 1980, à Hong Kong comme ailleurs. Pendant les années 80, les investissements directs en Chine étaient certes stables, mais très légers. Les investissements partaient surtout pour les pays européens et même, voire surtout, pour les Etats Unis d'Amérique. Par ailleurs, ces investissements étaient surtout autorisés pour les joint-ventures avec des entreprises chinoises dirigées par le Gouvernement chinois. Après 1989 et les événements qui ont permis à ce que l'occident se tourne et s'intéresse de plus en plus à la Chine, les flux prirent en importance. On pourrait croire que ces derniers venaient surtout du Japon et de l'Occident, cependant, c'est aussi de Taiwan que les nouveaux flux de capitaux arrivèrent. Deng Xiaoping encouragea les investissements pour Guangdong (Canton) et Shanghai au début de l'année 1992, et cette fois-ci, en plus d'être réguliers, ils augmentèrent aussi en volume. Ce qui favorisa cet accroissement est sûrement le fait que les étrangers ont pu investir dans des sociétés complètement privées. Un grand bon pour l'inflation! Les IDE atteignant même 45 milliards en 1998. En 2001, la Chine accède à une place dans le World Trade Organisation (WTO), et elle atteint la première position des destinations privilégiées pour les IDE en 2003, sans oublier le record de 92,4 milliards en 2008, ce chiffre n'inclus même pas les investissements financiers. Une belle promesse pour l'avenir. Par conséquent, avec un PIB s'élevant à 1 336,9 milliards de dollars, la Chine vient se placer juste derrière les États-Unis et supplante le Japon, qui était la deuxième économie mondiale depuis 40 ans. Cette percée chinoise mérite toutefois d'être relativisée : ramené au nombre d'habitants, le PIB ne s'y élève qu'à 3 800 dollars par personne, contre près de 42 000 dollars en France en 2009. Dix fois plus peuplée que le Japon pour un PIB comparable, la Chine est aussi dix fois moins riche par habitant. La croissance chinoise ne manque pourtant pas de faire rêver : le pays est désormais le premier exportateur mondial, le premier marché de l'automobile et le premier producteur d'acier. Les nouveaux défis de la Chine se trouvent donc sur le terrain de la qualité de vie. Pour Yao Jian, un responsable du ministère du Commerce chinois, "la qualité de la croissance économique doit encore être améliorée, que ce soit en termes de qualité de vie, de protection de l'environnement, de science ou de technologie". La presse s'est fait le relais d'une certaine fierté tempérée par le constat de la pauvreté du pays. Selon le Quotidien du peuple, "l'économie chinoise est encore au niveau d'un pays en développement. La deuxième économie mondiale n'est donc pas l'équivalent de la deuxième puissance économique mondiale". Toutefois, les ambitions sont clairement affichées. Un éditorialiste du même journal énonce l'objectif final : "Notre but ultime est naturellement d'atteindre le sommet et de supplanter les Etats-Unis".