Les annabis garderont longtemps en mémoire, la dernière soirée de la cinquième édition du Festival national de la chanson citadine. Une artiste hors pair est passée par là. Elle s'appelle Sonia Mbarek, elle est tunisienne et n'a pas manqué de donner un bonheur immense au public qui est allé, nombreux, à sa rencontre ce jeudi, au théâtre régional Azzedine-Medjoubi. La chanteuse a su donner, grâce à une voix envoûtante et infiniment de grâce sur scène, leur pleine mesure au chant andalou et aux Mouachahate, puisés du patrimoine arabe authentique. Chaleureusement applaudie par l'assistance, parmi laquelle beaucoup de familles ont pris place, Sonia Mbarek a présenté son spectacle "Voyage en méditerranée", qui consacre une carrière exemplaire, marquée par de riches collaborations, en particulier avec le grand luthiste irakien Nacer Shemma, et qui démontre tout le chemin parcouru par cette artiste depuis son tout premier album "Tawchih". Durant dix soirées, le public annabi a pu se délecter, grâce à cette manifestation culturelle, à laquelle plus de 30 artistes ont participé, de tous les genres de la musique citadine, du malouf au haouzi, en passant par le chaâbi et la musique moderne. Organisé par la direction de la culture, ce festival a notamment permis aux familles annabies d'apprécier le talent de plusieurs chanteurs algériens, dont Abdelmadjid Meskoud et Hamdi Bennani, mais également d'autres artistes maghrébins comme la tunisienne Sonia Mbarek et le marocain Abdelmoumene Abderrahim. Des moments forts qui ont pu attirer un public décomplexé et très à l'aise dans les arènes du spectacle. C'est à Sfax, sa ville natale, que sa passion n'avait jamais battu de l'aile. A l'âge de neuf ans, Sonia Mbarek, est monté la scène du théâtre. Trois ans après, elle s'est confirmée comme étant une révélation artistique de l'époque en interprétant la chanson " Ahkili aliha ya baba " (Parle-moi d'elle papa) en duo avec le chanteur Adnen Chaouachi. Elle a été élue artiste de l'année à l'occasion du festival de la chanson tunisienne en 1986, comme il lui a été décerné l'insigne du mérite culturel en 1994, 2002 et 2007.