Depuis les années noires, l'Office national de la culture et de l'information (ONCI), dénommé à l'époque CCI (centre de la culture et de l'information), n'a cessé de créer la surprise sur nos arènes artistiques. Episodiquement, ses invités sont des stars qui ne viennent jamais de façon fortuite, parce que selon l'actualité du monde, elles engagent leur refus pour bien des causes injustes. C'est sans doute dans cet esprit que l'ONCI, invite pour la première fois, la libanaise Julia Boutros pour un mémorable concert à Alger. Personne ne sait encore la date et le lieu de ce concert-événement annoncé à un moment où les négociations israélo-palestiniennes ont reprises à Washington sur fond de pessimisme. Ce qui est, selon certaines sources sûres, c'est qu'elle sera belle et bien chez nous et, peut-être, fin septembre. Tout comme l'indétrônable Fairouz, Julia Boutros n'appartient guèrre à cette race de chanteurs et chanteuses qui distraient le public sans semer en lui un petit air révolutionnaire pour dire que personne n'est dans le " meilleur des mondes." Elle est pour tout dire, engagée dans la lutte contre l'obscurantisme, les colonialismes et les tyrannies impunies. Elle le dit et elle le chante avec son extraordinaire voix de velours qui touche non pas seulement le monde arabe mais tout ceux qui sont épris de justice et de liberté. Grand moment sera donc le concert de cette chanteuse à qui l'Algérie offre une tribune pour dénoncer de façon lyrique et pacifique les atroces abus d'un peuple mutilé. Une chanteuse engagée Chanteuse du patriotisme et de la résistance à l'oppression dans le monde arabe, Juila Boutros est née 1e avril 1968 à Beyrouth. Cette célèbre interprète chante depuis les années 1980. Elle est connue par ses chansons engagées, comme "Ghabet chams el haq ". Sœur du compositeur Ziad, elle ne s'est jamais éloigné de ce musicien qui lui compose la quasi-totalité de ses chansons. Libanaise, de confession chrétienne maronite et de mère Arménienne née en Palestine, Juila Boutros a un lien très fort avec cette terre spoliée depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Très jeune, Julia a fait partie de la chorale des écoles des Sœurs Rosaires où elle a suivi ses études. À douze ans, elle a enregistré sa première chanson, en français, " À maman " dans le studio d'Elias al-Rahbani que lui a présenté Fouad Fadel, son professeur de musique. À quatorze ans, elle a lancé son premier album intitulé. C'est la vie écrit et composé par Elias al-Rahbani. A dix-sept ans, elle a chanté sa célèbre chanson "Ghabet chams el haq " composée par son frère Ziad qui, depuis lors, l'accompagne dans sa carrière et compose la plupart de ses chansons. Parmi les albums de Julia Boutros, il faut citer outre Ghabet chams el haq (1991), "Wayn msâfer " (1992), "Hikayet `atab " (1993), " Ya Ossass " (1994), " El Qarâr " (1996), " Shi Gharîb " (1998), Bissarâha (2001), " La b'ahlâmak " (2004) et " Et`awwadna `alayk " (2006). Le 11 octobre 2006, Julia annonce la sortie de son album "Ahibbâ'i " où elle met en chanson, sur une musique composée par Ziad Boutros, l'un des discours de Hassan Nasrallah. Les paroles de la chanson ont été adaptées par le poète Ghassan Matar du texte d'une lettre de Hassan Nasrallah aux combattants du Sud-Liban pendant le conflit de juillet 2006. Les bénéfices de la vente de l'album (qui atteindront les trois millions de dollars, soit le triple de l'objectif de départ) ont été consacrés aux familles des victimes tuées pendant le conflit. En 1996, Julia s'est mariée avec Elias Abou Sa'eb, Vice-Président de l'Université Américaine de Dubaï. Elle a deux enfants, Samer et Tarek.