Des milliers de citoyens ont répondu, hier, à l'appel de l'Algérie pour dire "non au terrorisme, oui à la réconciliation nationale ". Des citoyens de tout âge et de divers horizons, des victimes du terrorisme, des représentants du patronat, des travailleurs et des représentants de partis politiques ainsi que les représentants de l'Organisation nationale des enfants de chouhada, et bien d'autres ont participé à un rassemblement populaire organisé à "La Coupole" du complexe Mohamed Boudiaf à Alger. Les attentats du 11 avril qui ont ciblé le siège du Palais du gouvernement et la brigade de la police judiciaire de Bab Ezzouar, causant 30 morts et 222 blessées, ne sont qu'un acte barbare destiné à déstabiliser le peuple algérien et l'Etat, au moment où le pays s'est engagé sur la voie de la paix et de la réconciliation national et s'achemine vers le développement économique. "Non à la destruction de l'Algérie, oui à la continuité de sa construction", "la lutte contre le terrorisme continue”, “mort au terrorisme”, “les portes de la réconciliation sont toujours ouvertes ", ce sont là les différents slogans scandés par les participants au meeting de “La Coupole”, pour dénoncer le terrorisme. "Barakat, Barakat, Barakat " un mot qui n' a cessé d'être répété par les citoyens, reprenant ainsi le président de la République qui appelé, lors de la visite qu'il a rendue dimanche aux blessés des attentats, le peuple algérien à se mobiliser. Les jeunes d'El-Maqaria, quartier où résidait l'auteur de l'attentat qui a frappé le Palais du gouvernement, ont voulu être présents hier avec leur slogan "L'Algérie en sécurité, nous sommes ses enfants et pas de recul sur la réconciliation nationale". M. Abdelaziz Belkhadem en sa qualité de SG du FLN était le premier à intervenir. Il affirmera que la meilleure réponse à " l'agression lâche de mercredi dernier est que le peuple soit uni face au terrorisme et la barbarie ". Il ajoutera que "si dans les années 90, quand les caisses de l'Algérie étaient vides et que le FMI lui imposait des réformes, le terrorisme pensait qu'il pouvait créer des zones de turbulences, ce dernier n'a pas réussi à détruire les institutions de l'Etat. Alors, comment pourrait- il y parvenir aujourd'hui y dans une Algérie forte, notamment, à travers ses institutions et son économie". M. Belkhadem a affirmé que l'Etat algérien continue de lutter contre le terrorisme. "On fera obstacle à tous ceux qui voudront déstabiliser l'Algérie. La réconciliation nationale continue" a-t-il conclu. De son côté, le président du MSP, M.Boudjerra Soltani, a indiqué que " le terrorisme n'a pas de couverture légitime et n'a pas de cause à défendre. Sa fin est proche ". Le président du MSP soulignera que " l'Algérie est forte et son peuple est uni ". Pour M. Soltani " les marches à travers le pays et le rassemblement à Alger sont la preuve que les citoyens sont conscients et soutiennent la réconciliation nationale tout en dénonçant le terrorisme ". Pour sa part, M. Seddik Chihab, membre du bureau national du RND, a souligné dans son intervention que les positions du parti d'Ahmed Ouyahia envers le terrorisme sont connues. Il appellera les jeunes algériens à ne pas tomber dans le piège du terrorisme parce que ce fléau n'a aucune justification, y compris la pauvreté et la misère. Pour Louisa Hanoun, SG du Parti des travailleurs, les attentats du 11 avril ont été commandités de l'extérieur, même si les auteurs sont Algériens. " C'est l'Etat qui est ciblé ". Et d'ajouter que " notre pays n'a agressé aucun autre pays et n'a pas volé le pétrole des autres, ces attaques sont étrangères, les solutions doivent être algériennes ". Mme Hanoun n'a pas manqué de revenir sur l'alerte publiée par l'ambassade US relative à d'éventuels attentats à Alger. " Les auteurs des attentats du 11 avril ont été identifiés. On leur (faisant référence aux Américains, ndlr) dit levez vos mains sur l'Algérie qui est un Etat souverain et libre ". Un communiqué commun a été lu par le président des Scouts musulmans. "Suite aux attentats qui ont frappé un des symboles de l'Etat, en l'occurrence le Palais du gouvernement, les édifices abritant les institutions et services publics ", les représentants de la société civile, les partis, les associations et les citoyens affirment leur soutien à la réconciliation, condamnent cet acte terroriste " étranger à nos valeurs et à la religion " et déclarent leur attachement aux institutions de l'Etat à leurs tête le président Bouteflika. Un appel a été lancé aux citoyens pour une participation massive au scrutin de 17 mai prochain.