Les contrats à terme sur le pétrole brut évoluent peu mardi matin, malgré la hausse des marchés d'actions et l'appréciation de l'euro face au dollar, dans l'attente des statistiques sur les mises en chantier de logements aux Etats-Unis, à 14h30, et de l'issue de la réunion de politique monétaire de la Fed, à 20h15, en vue d'éventuelles mesures supplémentaires pour soutenir la croissance économique. Si les taux d'intérêt de la Réserve fédérale américaine ne devraient pas être modifiés, le marché guettera néanmoins tout indice concernant d'éventuelles nouvelles mesures d'assouplissement quantitatif. A 13h00, le contrat d'octobre sur le Brent coté à l'ICE de Londres était stable à 79,32 dollars le baril, tandis que le contrat de novembre sur le brut léger du New York Mercantile Exchange, appelé West Texas Intermediate, se repliait de 27 cents à 75,92 dollars le baril. Le contrat WTI d'octobre, qui expire mardi, perdait 62 cents à 74,24 dollars, du fait de transferts de liquidités en faveur du contrat de novembre. Les prix du baril avaient nettement rebondi lundi, poussés par la très bonne tenue des places boursières et par un affaiblissement de la monnaie américaine -propice aux achats de brut libellés en dollars. "A certains égards, ce qui s'est passé lundi est un retour du marché à ses +mauvaises habitudes+. Alors que la semaine dernière les fondamentaux (de l'offre et de la demande de pétrole) dominaient les échanges, cette semaine démarre sous l'influence des Bourses et des devises", des facteurs exogènes, soulignait le cabinet de courtage Cameron Hanover. "Les opérateurs doivent désormais se concentrer sur la réunion du Comité de politique monétaire de la Fed", en guettant l'évocation de mesures de soutien à l'économie, poursuivait-il.* Les investisseurs attendaient notamment de voir l'avis de la banque centrale sur le ralentissement de la reprise observé ces derniers mois et si elle envisageait de nouvelles mesures d'intervention sur les marchés du crédit. "Les inquiétudes sur la faiblesse de la demande de pétrole devraient continuer de peser sur les prix, et ces craintes devraient se renforcer" si la Fed fait part de perspectives économiques mitigées, avertissaient les analystes de Commerzbank. Pour Olivier Jakob, du cabinet Petromatrix, "on fait toujours du +buzz+ autour de la réunion de la Fed et sur le besoin d'acheter du pétrole pour se protéger contre l'inflation". Or le maintien de taux bas et de nouvelles mesures d'aides par la Fed seraient susceptibles d'alimenter la hausse des prix. Selon lui, "il faut considérer la possibilité que les discours de Ben Bernanke donnent un coup de pouce artificiel aux marchés financiers, y compris à celui du pétrole", mais "de telles hausses ne durent jamais car elles sont trop artificielles". De même, pour Cameron Hanover, "les opérateurs devraient dès mardi tourner à nouveau leur attention sur les fondamentaux du marché", avec la publication des estimations hebdomadaires de l'association professionnelle américaine API, avant les chiffres mercredi du Département américain de l'énergie (DoE). Selon les analystes interrogés par Dow Jones Newswire, le DoE devrait faire état d'un recul de 1,5 million de baril des stocks de brut aux Etats-Unis sur la semaine achevée le 17 septembre. "Cette réduction attendue des stocks s'explique principalement par la fermeture temporaire d'un oléoduc majeur transportant du brut canadien vers les Etats-Unis et la baisse estimée de 4 millions de barils de brut dans l'approvisionnement qui en a résulté", notaient les analystes de Commerzbank.