Les prix des contrats à terme sur le pétrole se repliaient, hier, pour la cinquième séance d'affilée, et ont atteint dans la matinée des plus bas en sept semaines, sur fond de repli des marchés d'actions et de renforcement du dollar. A 12h34, le contrat d'octobre sur le Brent de l'ICE de Londres perdait 81 cents à 72,81 dollars le baril. Le contrat WTI d'octobre du New York Mercantile Exchange abandonnait 91 cents, à 72,19 dollars le baril. Plus tôt dans la matinée, le contrat WTI d'octobre a atteint un plus bas en séance à 72,02 dollars le baril, et le Brent d'octobre a reculé à 72,59 dollars le baril, son plus bas niveau depuis le 7 juillet. Vers 13h15 GMT (15h15 HEC), sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en octobre s'échangeait à 71,89 dollars, en baisse de 1,21 dollar par rapport à la veille. Les cours, qui dépassaient encore les 80 dollars début août, n'avaient plus évolué sous 72 dollars depuis le 6 juillet. "Quand on observe ce marché, on voit de la crainte", a observé Phil Flynn, de PFG Best Research. "Quand on a des incertitudes sur le marché quant à l'économie, à la banque centrale, quant à la manière de gérer la situation, cela rend les gens nerveux. Ce n'est pas bon pour les perspectives de demande de pétrole, et le dollar va bénéficier de son statut de valeur refuge", réduisant l'attractivité du brut. Selon le Wall Street Journal, une forte minorité au sein du comité de politique monétaire de la banque centrale des Etats-Unis est insatisfaite de sa dernière décision de réactiver un dispositif de soutien à l'économie. "Si l'optimisme quant aux perspectives économiques se dissipe, le marché ne voit plus rien d'autre que le niveau record de l'offre", a ajouté Phil Flynn. Les stocks pétroliers américains se situent actuellement à leur plus haut niveau depuis 1990, ont rappelé les analystes de Commerzbank. Après une série d'indicateurs décevants aux Etats-Unis la semaine dernière, le recul en août de l'indice composite des directeurs d'achats (PMI) de la zone euro, publié lundi, a confirmé une baisse de régime de l'économie européenne. Le vif repli hier matin des places boursières asiatiques et européennes, dans des marchés dominés par les nervosité et les inquiétudes sur la conjoncture, n'était pas de nature à rasséréner les opérateurs, en dépit de l'annonce d'un rebond des commandes industrielles en zone euro en juin. Dans ce contexte, les chiffres des reventes de logements aux Etats-Unis en juillet, attendus mardi à 14H00 GMT, seront attentivement surveillés. Par ailleurs, facteur baissier supplémentaire pour les cours de l'or noir, la monnaie américaine se renforçait face à l'euro - l'appréciation du billet vert rendant moins attractifs les achats de matières premières libellées en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises. "Le baril de WTI s'échange désormais à des niveaux que l'on n'avait pas vus depuis sept semaines. Au-delà d'un dollar plus fort et de la faiblesse des marchés d'actions, les perspectives de demande s'assombrissent et pèsent sur les cours du pétrole", relevaient les analystes de Commerzbank. Par ailleurs, les réserves de brut et de produits pétroliers aux Etats-Unis, qui ressortent à des niveaux historiquement élevés, ne cessent pas de nourrir et d'aviver l'anxiété des opérateurs. Ils devraient guetter la publication, mardi soir, des estimations de l'association professionnelle American Petroleum Institute (API), première indication sur les stocks de pétrole aux Etats-Unis avant les chiffres hebdomadaires du Département de l'Energie (DoE) attendus mercredi. Selon les analystes interrogés par Dow Jones Newswires, le rapport du DoE devrait faire état d'un recul limité de 400'000 barils des réserves de brut lors de la semaine achevée le 20 août. Les stocks d'essence, particulièrement surveillés en cette période estivale d'importants trajets en voiture, auraient également baissé de 400'000 barils et les distillats (diesel et fioul de chauffage) auraient pour leur part progressé de 800'000 barils.