Le contrat sur le Brent coté à Londres s'inscrit en hausse l, sur fond de regain de confiance concernant la reprise économique mondiale, mais s'est toutefois écarté d'un précédent point haut en 19 mois. Aussi, les prix du pétrole ont ouvert en hausse hier à New York, poursuivant sur son élan de la semaine précédente qui avait trouvé son origine dans de bons indicateurs économiques. Vers 13H05 GMT, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en juin s'échangeait à 85,18 dollars, en progression de 6 cents par rapport à vendredi. La progression des marchés d'actions mondiaux, à la faveur des statistiques meilleures que prévu parues vendredi sur les ventes de logements neufs aux Etats-Unis, permet aux contrats à terme sur le brut de rester en terrain positif, malgré l'appréciation du dollar contre l'euro. La monnaie unique s'est retrouvée de nouveau sous pression lundi, en raison des craintes persistantes concernant les finances grecques. "Les marchés des matières premières se contentent de suivre les marchés d'actions", commente James Hughes, analyste chez CMC markets. Le contrat de juin sur le Brent a atteint lundi matin 87,75 dollars le baril, son plus haut niveau depuis octobre 2008. Les prix ont toutefois perdu de l'élan peu après, le pic atteint ayant déclenché des prises de bénéfices. Un autre facteur soutenant le marché est l'explosion d'une plate-forme pétrolière de BP dans le golfe du Mexique, qui a provoqué une fuite de pétrole et pourrait restreindre l'approvisionnement d'or noir aux Etats-Unis. "Les contrats de brut profitent d'une pression à l'achat qui se prolonge depuis vendredi, lorsque le contrat de référence a gagné 2% après une série de solides indicateurs économiques américains", a expliqué Joseph Hargett, de Schaeffer's Investment Research. Le baril de référence avait terminé la semaine sur un gain de près de 1,50 dollar, se raffermissant après un début de séance difficile grâce au soutien des très bons chiffres de l'immobilier aux Etats-Unis. "L'optimisme économique continue de porter le marché" pétrolier, a abondé Phil Flynn, de PFG Best Research, faisant passer au second plan des problèmes comme le déficit budgétaire de la Grèce et leurs conséquences pour l'Union européenne. Le marché pétrolier profitait de deux façons, a souligné Phil Flynn. D'une part parce que les investisseurs anticipent une demande plus forte avec l'amélioration des conditions économiques, d'autre part parce qu'ils voient dans les matières premières un moyen de se protéger contre des risques inflationnistes. "Les marchés ont apparemment perdu de vue les problèmes qui avaient fait reculer les prix plus tôt dans la semaine, à savoir le niveau élevé des stocks à Cushing (le principal terminal pétrolier aux Etats-Unis, situé dans l'Oklahoma au sud du pays, ndlr), qui continue de déprimer les prix des contrats à court terme du WTI", ont noté les analystes de JPMorgan. Le West Texas Intermediate s'échange traditionnellement à un prix supérieur au Brent londonien, moins raffiné, mais il existe actuellement une différence d'environ deux dollars entre les deux contrats. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin s'échangeait en effet à 87,50 dollars lundi vers 13H05 GMT. "L'élan est certainement à la hausse, mais il y a une offre abondante pour satisfaire toute estimation de demande", a également tempéré Phil Flynn.