Une réunion de haut niveau de l'Assemblée générale sur la biodiversité s'est ouverte, hier, au siège des Nations unies, à New York, en présence du ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci. Cette rencontre, la première du genre au niveau onusien, a été convoquée à la faveur de deux résolutions de l'ONU dont l'une avait déclaré 2010 comme l'année internationale de la biodiversité, et aussi du lien entre la biodiversité et les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dont l'un est consacré à l'environnement durable en raison de son impact sur la lutte contre la pauvreté et la faim. Ainsi, et à l'occasion de cette rencontre, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a tenu à prévenir que le monde ne parvient pas à freiner le rythme inquiétant auquel les espèces animales et végétales disparaissent. Ceci est d'autant plus dommageable pour les Objectif du Millénaire pour le développement. M. Ban a ainsi précisé que "préserver les espèces et l'habitat de la planète de même que les bienfaits qu'ils apportent est crucial pour un développement durable et les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD)", avant d'ajouter que "l'objectif pour 2010 ne sera pas atteint", a-t-il dit, soulignant que 2010 est l'année internationale de la biodiversité et qu'elle est une date butoir à laquelle la communauté internationale s'est engagée à réduire le rythme des pertes en biodiversité, a-t-il dit. "Le déclin global dans la biodiversité s'accélère", a-t-il souligné. "La raison est simple: les activités humaines, les vôtres, les miennes, celles de chacun", a souligné le secrétaire général de l'ONU. Les plus touchés par ce phénomène sont les pauvres, a-t-il relevé, notant que "trop de gens ne comprennent toujours pas les implications de ces destructions". M. Ban a rappelé que les 193 parties de la Convention sur la diversité biologique se réunissent le mois prochain à Nagoya (Japon) où elles doivent adopter un plan stratégique sur la biodiversité et une vision pour la biodiversité en 2050. "C'est solide sur le papier. Mais nous aurons besoin de détermination pour le faire vivre", a-t-il affirmé. De son côté, le secrétaire exécutif de la Convention de la biodiversité, l'Algérien Ahmed Djoghlaf, " ce sommet de New York est une occasion unique de sensibiliser les pays à la crise de la biodiversité mondiale et à la nécessité urgente de renforcer les dispositifs pour la mise en oeuvre de cette Convention afin de mener une action internationale soutenue contre l'érosion continue des ressources biologiques ". pour sa part, la directrice du Groupe chargé de la conservation de la biodiversité auprès de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), Mme Jane Smart indique que 20% des mammifères, un amphibien sur trois, 27% des récifs coralliens, 12% des espèces connues d'oiseaux et 35% d'espèces de conifères sont en voie d'extinction. Selon la troisième édition des Perspectives mondiales de la diversité biologique, publiée en mai dernier, le rythme de la perte d'espèces due aux activités humaines est 100 fois plus rapide que celui de l'extinction naturelle. Au 20 eme siècle, 40% des forêts et 50% des zones humides ont disparu.