Le président américain Barack Obama a déclaré jeudi que la véritable sécurité pour Israël exigeait une Palestine indépendante tout en appelant le gouvernement israélien à prolonger son moratoire de gel des colonies en Cisjordanie qui arrivera à échéance demain. Intervenant lors de la séance plénière des débats de la 65e assemblée générale de l'ONU, le président américain a réitéré son engagement à soutenir le projet de deux Etats, Israël et la Palestine, ''vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, dans le cadre d'une paix globale entre Israël et tous ses voisins''. Dans ce sens, il a affirmé que si un accord n'était pas atteint, ''les Palestiniens ne connaîtront jamais la fierté et la dignité inhérentes à une population qui a son propre Etat, et que les Israéliens ne connaîtront jamais la certitude et la sécurité'' qui ne peuvent être assurées que par la co-existence avec des pays voisins souverains et stables. Se voulant optimiste en se référant aux déclarations ''positives'' faites par les dirigeants israéliens et palestiniens lors de la reprise des négociations entre les deux parties en début septembre à Washington, le chef de la Maison-Blanche a souhaité que ces propos devaient être suivis par des actions, ajoutant que ''les deux dirigeants ont le courage de le faire'' tout en reconnaissant la difficulté de la tache. Abordant la question du moratoire du gel des colonies, Obama a été catégorique: ''Nous pensons que le moratoire doit être prolongé''. Le président américain a estimé que les enseignements de tolérance qui sont au cœur des trois grandes religions devaient être mis à profit: ''Si nous le faisons, alors quand nous reviendrons ici l'année prochaine, nous pouvons avoir un accord qui conduira à doter l'ONU d'un nouveau membre qui sera un Etat de la Palestine indépendant et souverain vivant en paix avec Israël''. En ce qui concerne la question de la sécurité, le président américain a soutenu que les Etats-Unis menaient une lutte plus efficace contre Al-Qaïda en rappelant, au passage, le retrait de près de 100.000 soldats américains d'Irak. En outre, a-t-il ajouté, ''à partir de l'Asie du Sud à de la Corne de l'Afrique, nous nous dirigeons vers une approche plus ciblée qui renforce nos partenaires et démantèle les réseaux terroristes''. Abordant le dossier du nucléaire iranien, le président Obama a considéré qu'il avait offert à la République islamique d'Iran ''une main tendue'' en 2009 et a souligné que ce pays avait des droits et responsabilités en tant que membre de la communauté internationale. A ce propos, il a déclaré que ''la porte reste ouverte à la diplomatie'' et que le gouvernement iranien doit ''démontrer un engagement clair et crédible, et de confirmer au monde les intentions pacifiques de son programme nucléaire.'' Notons que le mouvement de résistance palestinien Hamas s'est félicité jeudi du rapport publié mercredi par la mission d'enquête du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, selon lequel il existe des "preuves claires" permettant d'"appuyer des poursuites" contre Israël en raison de l'arraisonnement sanglant fin mai d'une flottille d'aide pour le territoire palestinien de Ghaza. Le membre du bureau politique du mouvement Hamas, Ezzat al-Rashk,"a salué le contenu du rapport (...) sur le massacre perpétré par les forces sionistes (israéliennes) contre des humanitaires internationaux à bord de la Flottille de la liberté". Il s'est également félicité des "efforts déployés par la mission d'enquête pour documenter les faits de ce massacre", dans un communiqué publié à Damas, où sont basés plusieurs responsables de mouvements palestiniens. Dans leur rapport qui sera présenté lundi au Conseil des droits de l'Homme, les experts de la mission d'enquête écrivent qu'"il y a des preuves claires permettant d'appuyer des poursuites pour les crimes suivants (...): homicide intentionnel, torture ou traitements inhumains, fait de causer intentionnellement de grandes souffrances ou des blessures graves".