Mahmoud Abbas veut mettre toutes les parties devant leur responsabilité pour parvenir à la paix. Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a rencontré secrètement dimanche dernier le président palestinien Mahmoud Abbas à Amman après un entretien le même jour avec le roi Abdallah II, ont indiqué plusieurs médias israéliens. Cette rencontre qui s'est déroulée dans une maison privée située dans la capitale jordanienne faisait partie des préparatifs à la relance des négociations directes jeudi à Washington. Barack et Abbas ont discuté des gestes de bonne volonté qu'Israël pourrait prendre pour la population de Cisjordanie avec la reprise des négociations directes qui étaient gelées depuis 20 mois. Barak avait rencontré le même jour le souverain jordanien puis avait rendu compte de cet entretien au Premier ministre Benjamin Netanyahu à Jérusalem. Le roi Abdallah II a quitté Amman dimanche pour Londres, en route pour Washington où il assistera au dîner du président Barak Obama demain le 1er septembre à la Maison-Blanche en compagnie de Netanyahu et du président égytien Hosni Moubarak. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a tenté de rassurer le Likoud, son parti, insinuant qu'il sera difficile de lui arracher des concessions territoriales lors des pourparlers de paix avec les Palestiniens. Le gouvernement israélien a ordonné un moratoire partiel de la construction dans les colonies en Cisjordanie, non compris Jérusalem-est (annexée), qui s'achève le 26 septembre, et beaucoup de membres du Likoud s'opposent à la prolongation éventuelle de ce gel. Netanyahu a répété à maintes reprises que son gouvernement qui regroupe des ministres de droite et d'extrême droite n'avait pas pris de décision sur une éventuelle prolongation de ce moratoire exigée par les Palestiniens. A propos des négociations, il a dit qu'il est conscient des difficultés, mais croit qu'un accord de paix peut être obtenu. Le président israélien Shimon Peres a appelé à renoncer au cynisme et au scepticisme pour aboutir à un résultat aux prochaines négociations. Netanyahu est parti à Washington pour répondre à un appel à la paix et appliquer la solution de deux Etats pour deux peuples avec la création d'un Etat palestinien démocratique, démilitarisé au côté de l'Etat d'Israël, a déclaré Peres lors d'une réunion à Jérusalem du Congrès juif mondial. Jeudi, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton doit annoncer officiellement, en présence de Netanyahu et Abbas, la relance des négociations directes censées aboutir à un accord d'ici un an. Le président palestinien Mahmoud Abbas a averti les autorités israéliennes contre les conséquences de la poursuite de la colonisation dans les territoires occupés soulignant que l'occupant assumera l'entière responsabilité du risque d'échec des négociations de paix directes. Le gouvernement d'Israël assumera l'entière responsabilité du risque d'échec et d'effondrement des négociations si les activités de colonisation continuent dans l'ensemble des territoires palestiniens occupés en 1967, a déclaré, dimanche dernier, Abbas. Le président palestinien qui s'exprimait dans une allocution diffusée par la télévision officielle palestinienne a souhaité trouver en Israël un partenaire capable de prendre des décisions responsables et existentielles sur la voie de la fin de l'occupation et la garantie d'une sécurité véritable pour les peuples israélien et palestinien. Abbas a dit que l'Autorité palestinienne avait accepté l'invitation à Washington lancée par la secrétaire d'Etat Hillary Clinton sur la base du communiqué publié simultanément par le Quartette sur le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne, ONU). Ce texte affirme selon lui la nécessité de mettre fin à l'occupation qui dure depuis 1967, la non-reconnaissance de l'annexion d'ElQods-Est ou de toute mesure visant à modifier le caractère de la ville, la nécessité d'établir un Etat palestinien indépendant et viable, et le refus de la colonisation, y compris ce que l'on appelle la croissance naturelle dans les colonies. «Nous nous rendons à ces négociations armés de ces positions et engagements et nous n'en dévierons pas. Nous allons mettre toutes les parties sans exception devant leur responsabilité de s'y conformer et de les appliquer, si elles veulent vraiment parvenir à une paix viable et solide», a encore dit le président Abbas.