Le président américain, Barack Obama, a jugé, hier que les propositions économiques de l'opposition républicaine renvoyaient "à une décennie désastreuse que nous ne pouvons nous permettre de revivre".Le programme dévoilé cette semaine par le Parti républicain dans l'optique des élections législatives de mi-mandat, le 2 novembre, prévoit notamment de revenir sur la réforme du système de santé qu'Obama a fait adopter, de réduire les impôts et de limiter l'action du gouvernement fédéral. Ce programme, a jugé le président démocrate dans son allocution radiophonique hebdomadaire, "est fondé sur la même philosophie usée jusqu'à la corde : réduire les impôts des millionnaires et des milliardaires, réduire la régulation encadrant Wall Street et les intérêts particuliers et laisser les classes moyennes livrées à elles-mêmes." "Ce n'est pas la recette d'un avenir meilleur, c'est un écho d'une décennie désastreuse que nous ne pouvons nous permettre de revivre", a-t-il ajouté. Depuis la publication du programme républicain, la Maison Blanche s'efforce de le présenter comme une réminiscence de la politique économique de George Bush, à qui l'administration Obama reproche d'avoir conduit l'économie américaine dans le mur. Mais les républicains rejettent l'argument de l'héritage, et assurent au contraire qu'Obama a accentué la crise en creusant le déficit public sans empêcher le chômage de croître. "Ce n'est pas une ordonnance pour un avenir meilleur. C'est un écho d'une décennie désastreuse que nous ne pouvons pas nous permettre de revivre", s'est exclamé M. Obama, qui en a profité, comme à quasiment chacun de ses discours de politique intérieure depuis des semaines, pour dénoncer une obstruction des républicains au Congrès. Ces derniers sont minoritaires tant à la Chambre des représentants qu'au Sénat, mais ils sont suffisamment nombreux dans cette dernière assemblée pour bloquer l'adoption des réformes voulues par M. Obama. Ils ne s'en sont pas privés à l'approche des législatives du 2 novembre dont ils escomptent des gains substantiels, alors que les démocrates et M. Obama souffrent dans les sondages, victimes d'un bilan économique peu flatteur avec en particulier un taux de chômage de 9,6% proche des plus hauts niveaux historiques. Face à des Républicains conquérants, les Démocrates américains tentent d'assimiler leur programme à celui des deux administrations Bush. Mais l'opposition se défend en affirmant au contraire que M. Obama a accentué la crise en creusant le déficit public sans empêcher le chômage de crotre. Kevin McCarthy, élu républicain à la Chambre des représentants, a souligné samedi que le mécontentement de l'électorat à l'égard de la politique actuelle était criant. "Résultat des politiques économiquement désastreuses de l'actuelle administration, des millions d'Américains sont aujourd'hui sans emploi, et nos enfants se retrouveront avec un déficit et une dette qui, par définition, échappent à tout contrôle".