Les alliés démocrates du président américain Barack Obama sont en mauvaise posture dans les sondages à environ deux mois des élections parlementaires de mi-mandat, dans un climat de défiance générale vis-à-vis des élus sortants. Selon les analystes, ces élections ne devraient pas déroger à la règle selon laquelle l'opposition gagne des sièges deux ans après une élection présidentielle. Les opposants républicains, pourtant divisés entre la ligne traditionnelle et le mouvement ultraconservateur du Tea Party, ont engrangé des points dans les sondages ces dernières semaines, à la faveur de la pause estivale. Selon un sondage Gallup publié cette semaine, les adversaires du président Obama disposent d'un avantage historique de 10 points sur les démocrates, soit 51% d'intentions de vote contre 41%. En outre, selon un autre sondage USA Today/Gallup, publié cette semaine, les républicains bénéficient d'un capital confiance de la part des électeurs sur la plupart des sujets, y compris l'économie, le système de santé, le terrorisme et l'immigration. Les démocrates gardent l'avantage sur un seul sujet : l'environnement. Par ailleurs, au cours des élections primaires ces derniers mois, les électeurs républicains se sont déplacés en plus grand nombre que les démocrates. Jeudi, Larry Sabato, professeur de sciences politiques à l'université de Virginie, a prédit que les républicains allaient remporter la majorité à la Chambre des représentants. “Etant donné ce que nous voyons en ce moment, les républicains ont une bonne chance de remporter la Chambre en prenant jusqu'à 47 sièges”, a-t-il expliqué dans une note postée sur sa page internet intitulée “La boule de cristal”. Les Américains voteront en novembre pour renouveler la totalité des 435 sièges de la Chambre des représentants, et 37 sièges sur les 100 que compte le Sénat. Les républicains doivent gagner 39 sièges pour récupérer la majorité à la Chambre. Au Sénat, où les démocrates disposent de 59 sièges sur 100, M. Sabato ne prédit pas un changement de majorité, mais une perte de 8 à 9 sièges. Pour le site spécialisé de l'analyste politique Charlie Cook, les démocrates perdront 7 à 9 sièges à la chambre haute. Parmi les sièges considérés comme vulnérables, figure notamment celui du chef de la majorité démocrate Harry Reid dans le Nevada (Ouest) et l'ancien siège de M. Obama dans l'Illinois (Nord). Mais les démocrates bénéficient d'un avantage en termes de fonds de campagne disponibles. Ainsi, le comité démocrate chargé des élections à la Chambre des représentants revendique 36 millions de dollars. Son équivalent républicain ne dispose que de 22,1 millions. Selon une porte-parole du Parti démocrate, Brandi Hoffine, les démocrates vont dépenser cet automne 50 millions de dollars pour tenter de faire venir davantage d'électeurs pour leurs candidats. Les leaders démocrates affichent donc leur confiance. “Les informations de presse sur notre débâcle ont été exagérées”, a déclaré jeudi à la presse le représentant John Larson, membre de la direction démocrate. “Soyons clair : nous allons garder la majorité à la Chambre des représentants et au Sénat, et nous allons faire cela circonscription par circonscription”, a-t-il ajouté. Parallèlement, la grogne contre les sortants touche également les républicains. Le candidat ultraconservateur du Tea Party en Alaska, Joe Miller, l'a emporté cette semaine lors d'une élection primaire sur la sénatrice républicaine Lisa Murkowski.