Le département d'Etat américain a annoncé jeudi des sanctions économiques contre une filiale basée en Suisse de la Compagnie pétrolière nationale iranienne. James Steinberg, secrétaire d'Etat adjoint, a déclaré par ailleurs que quatre compagnies pétrolières, la française Total, la norvégienne Statoil, l'italienne ENI et l'anglo-néerlandaise Shell avaient accepté de limiter leurs contrats avec l'Iran, ce qui leur permet d'échapper aux sanctions américaines. En plus des sanctions internationales décidées par le Conseil de sécurité des Nations unies pour punir le refus de Téhéran de suspendre ses activités d'enrichissement de l'uranium, les Etats-Unis ont imposé des mesures unilatérales de rétorsion visant le secteur énergétique de la République islamique. De son côté, l Russie a interdit à l'Iran d'investir dans toute activité commerciale liée à la production d'uranium ou à l'utilisation de matériaux et technologies nucléaires, a rapporté jeudi l'agence de presse Interfax. Le décret a été signé par le président russe Dmitri Medvedev mercredi dernier en vue de se conformer à la résolution 1929 du Conseil de sécurité de l'ONU. "Tout investissement effectué par l'Iran, ses citoyens et les entités légales enregistrées en Iran ou localisées au sein de sa juridiction, ou par des individus, des entités légales opérant en leur nom ou sur leurs ordres, ou des organisations détenues ou contrôlées par eux, dans toute activité commerciale ayant trait à la production d'uranium, ou à la production ou l'utilisation de matériaux et équipements nucléaires ou de matériaux spécifiques non nucléaires et des technologies dont l'importation est restreinte, sera prohibé en Russie", prévoit le décret présidentiel. Le document interdit notamment les investissements dans les activités d'enrichissement d'uranium, de traitement du combustible nucléaire usagé et de toutes les autres opérations concernant l'eau lourde ou la technologie liée aux missiles balistiques permettant de produire une arme nucléaire. En début de semaine, la Russie a annulé ses projets de livraison de systèmes de défense aérienne à l'Iran, ces systèmes faisant partie des articles désormais interdits d'exportation vers l'Iran, conformément aux sanctions décrétées par l'ONU. Des responsables iraniens ont menacé d'intenter un procès à la Russie si Moscou n'effectue pas la livraison comme prévu. Notons par ailleurs que 4 géants du pétrole ont décidé de se conformer aux nouvelles sanctions contre l'Iran et de cesser toute activité avec ce pays, ont annoncé les Etats-Unis jeudi 30 septembre. Le français Total, l'anglo-néerlandais Shell, le norvégien Statoil et l'italien Eni ont promis de 'liquider leurs investissements' et de renoncer à 'toute nouvelle activité dans le secteur de l'énergie en Iran', a indiqué James Steinberg, le secrétaire d'Etat adjoint américain, saluant 'un important revers pour l'Iran'. Des médias nippons ont également affirmé que le groupe pétrolier japonais Inpex allait se retirer du plus important gisement pétrolier iranien. Ces entreprises se mettent ainsi à l'abri de sanctions américaines. Le département d'Etat a lancé des enquêtes visant d'autres compagnies n'ayant pas pris le même engagement. Les Etats-Unis accusent l'Iran, quatrième producteur mondial de brut, de financer son programme nucléaire avec les revenus de son secteur énergétique. Le président Barack Obama a promulgué en juillet une loi complétant la résolution 1929 de l'ONU, qui impose de nouvelles sanctions à l'Iran dans l'espoir de contraindre ce pays à faire la transparence sur son programme nucléaire. Selon M. Steinberg, les sanctions ont 'un impact de plus en plus important en Iran', notamment dans les secteurs de la finance et des transports. Dans les faits, les quatre 'majors' citées jeudi à Washington étaient déjà en train de se retirer du pays, à l'instar des autres grands de l'énergie ayant conservé des activités en Iran. Total, Shell, le turc Tupras, l'indien Reliance et le koweïtien Independent Petroleum Group avaient décidé en juin de suspendre leurs livraisons de produits pétroliers raffinés à l'Iran, selon une liste fournie jeudi par le département d'Etat. Shell et le britannique BP ont aussi cessé de vendre du kérosène à la compagnie Iran Air. Total continue d'acheter du brut iranien, opération toujours autorisée, a précisé jeudi une porte-parole du groupe français