Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a estimé, hier à Alger, qu'"un prix du baril compris entre 90 et 100 dollars est raisonnable", par rapport au niveau actuel de production des pays membres de l'OPEP. Dans une déclaration à la presse en marge de la cérémonie du 50e anniversaire de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), M. Yousfi considère que "les prix actuels du pétrole sont meilleurs qu'il y a quelques temps, et que nous, pays producteurs, voulons juste avoir un prix raisonnable". Les cours du brut se sont raffermis ces derniers jours sur les marchés internationaux dépassant lundi les 84 dollars le baril pour du Brent de la mer du Nord à échéance de novembre sur les marchés asiatiques. Il précisera que cette question sera examinée à l'occasion de la réunion de l'OPEP prévue jeudi à Vienne, ajoutant que "tout dépendra de l'ensemble des pays pour prendre une décision". Dans ce contexte il précisera également que "l'Algérie s'attellera à défendre ses intérêts". Le ministre a estimé que "la stratégie de l'OPEP doit s'adapter aux conditions du marché et aux perspectives à moyen et long termes en matière de production et de revenus ainsi qu'en terme de disponibilité". Notons que les prix du pétrole se repliaient lundi à l'ouverture du marché à New York, face à un petit rebond de la monnaie américaine qui pesait sur les cours des matières premières. Vers 13H15 GMT, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en novembre s'échangeait à 82,39 dollars, en repli de 27 cents par rapport à vendredi. En l'absence d'annonce majeure, le marché cherchait une direction du côté des marchés de changes, où le dollar reprenait un peu de terrain face à l'euro. "Vendredi, le marché de l'énergie avait été inspiré par le médiocre rapport sur l'emploi américain, qui a poussé les prix en hausse en anticipation de mesures d'assouplissement quantitatif supplémentaires. Il avait également été dopé par la vigueur des marchés des céréales", a rappelé Phil Flynn, de PFGBest Research. Les intenses spéculations autour d'une future intervention de la Réserve fédérale afin de stimuler une économie américaine au ralenti en injectant plus de liquidités ont fait chuter le dollar ces derniers temps, tandis que les investisseurs ont cherché refuge dans des actifs plus tangibles. Le timide compromis des Etats membres du Fonds monétaire international, réunis à Washington au cours du week-end, n'a pas vraiment changé la donne. Mais les investisseurs vont devoir répondre à une question essentielle, selon Phil Flynn: "comment l'économie va-t-elle gérer la hausse des prix des matières premières?" "Avec les fortes hausses (de prix) sur les matières premières agricoles et l'énergie, il va être plus difficile pour la Fed de s'engager dans plus d'assouplissement quantitatif", a estimé l'analyste. Par ailleurs, le marché pétrolier se préparait à une semaine chargée: les rapports mensuels de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), de l'Agence internationale de l'Energie et du département américain de l'Energie sont attendus dans la semaine, et l'Opep se réunira jeudi.