Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a estimé, hier à Alger, qu'«un prix du baril compris entre 90 et 100 dollars est raisonnable», par rapport au niveau actuel de production des pays membres de l'Opep. Dans une déclaration à la presse en marge de la cérémonie du 50e anniversaire de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), M. Yousfi a considéré que «les prix actuels du pétrole sont meilleurs qu'il y a quelque temps, et que nous, pays producteurs, voulons juste avoir un prix raisonnable». Le ministre a précisé que cette question sera examinée à l'occasion de la réunion de l'Opep prévue jeudi à Vienne, ajoutant que «tout dépendra de l'ensemble des pays pour prendre une décision». Dans ce contexte, il précisera également que «l'Algérie s'attellera à défendre ses intérêts». La stratégie du cartel «doit s'adapter aux conditions du marché et aux perspectives à moyen et long termes en matière de production et de revenus ainsi qu'en termes de disponibilité», a estimé M. Yousfi, cité par l'APS. A propos de la participation de l'Algérie dans l'organisation, le ministre a estimé que notre pays avait contribué «activement» à l'action de l'Opep dès son adhésion en 1969. Il a noté que «l'Algérie a accueilli une première réunion de l'organisation en 1970. Confirmant son engagement conséquent avec l'Opep, l'Algérie avait pris l'initiative, au lendemain du relèvement historique des prix, de réunir à Alger le premier sommet des chefs d'Etat de l'Opep en 1975 au cours duquel l'organisation a réaffirmé le principe intangible de la souveraineté pleine et entière des pays producteurs sur l'exploitation de leurs ressources naturelles». Il a rappelé, dans ce contexte, que la réunion d'Alger a été également «l'occasion pour les pays membres d'exprimer leur solidarité concrète et conséquente avec les autres pays en développement en créant le fonds de l'Opep pour le développement international». Ce fonds accorde des prêts à des conditions préférentielles et aussi des dons pour les pays les moins avancés. Le ministre a souligné également que l'Algérie a eu à jouer «un rôle important et parfois décisif» dans les décisions et orientations de l'Opep. La création de l'organisation constitue, de son avis, «un événement majeur» dans l'histoire de l'industrie pétrolière et elle a permis de «libérer progressivement les prix du pétrole des mains d'une poignée de compagnies pétrolières». Il a rappelé, par la même occasion, les objectifs de l'Opep, notamment la préservation des intérêts des pays membres, la garantie de recettes stables pour les pays producteurs et un revenu satisfaisant pour les investisseurs ainsi qu'une offre suffisante et continue de pétrole pour les pays consommateurs à des prix raisonnables et équitables. L'organisation «a instauré et a renforcé une coopération et un dialogue transparent entre pays producteurs et pays consommateurs».