Le Salon international des énergies renouvelables, des énergies propres et du développement durable (Era 2010) s'est ouvert mardi à Tamanrasset. Inauguré par le wali de Tamanrasset, Said Meziane, en présence de représentants des ministères de l'Energie et de Mines, de l'Agriculture et du développement rural, de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, de diplomates et des autorités civiles et militaires de la région, le salon vise à faire découvrir "les systèmes les plus innovants et les solutions les plus efficaces mises en œuvre de par le monde aussi bien en matière d'énergies renouvelables et propres que d'éco-construction et de traitement de déchets pour apporter des réponses aux enjeux de développement et de la production d'énergie". Ayant pour slogan "assurer notre avenir, préparer notre devenir", cette manifestation se veut également un espace de rencontres entre décideurs, producteurs, utilisateurs et chercheurs et aussi un lieu de contact et d'échange entre professionnels nationaux et internationaux du secteur parmi les fabricants, les fournisseurs de matériels et d'équipements et les prestataires de services". Au nombre de 52, les exposants représentent notamment les groupes Sonatrach et Sonelgaz ainsi que d'autres sociétés impliquées dans la protection de l'environnement, des énergies renouvelables, des énergies propres et du développement durable. Y prennent part également des laboratoires et unités de recherche du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ainsi que les agences et institutions relevant des ministères de l'Aménagement du territoire et de l'environnement et des Ressources en eau. Ce salon devait être animé par des conférences sur les thèmes notamment de "La sécurité énergétique et les changements climatiques", "Des projets au cœur du développement des énergies nouvelles et renouvelables", "Industrie des énergies renouvelables en Algérie: opportunités et contraintes", "Sonatrach et les énergies nouvelles et renouvelables dans le Sahara: Le solaire et le biogaz", "Efficience énergétique et éco-construction" et "Boughzoul, ville nouvelle"... A ce titre, le directeur de l'énergie et des mines de la wilaya de Tamanrasset a présenté mardi les actions ayant permis d'électrifier par l'énergie solaire 555 foyers au niveau de 8 villages. Notons que l'Algérie est aujourd'hui considérée comme un fournisseur potentiel majeur d'électricité solaire pour l'Europe. Aussi et dans le débat actuel sur le rôle des énergies renouvelables dans le futur système d'approvisionnement énergétique européen, des projets, tels que " Desertec " et le " Plan solaire méditerranéen ", envisagent l'exploitation du grand potentiel énergétique solaire et éolien de l'Afrique du nord pour approvisionner l'Europe en électricité verte. Ces projets proposent l'installation de grandes stations solaires, des parcs éoliens ainsi qu'un réseau électrique international pour le transport de l'électricité vers l'Europe. Les deux initiatives lancées par les deux pays les plus influents au sein de l'Europe des 27 pour fournir au continent européen l'énergie électrique qui proviendrait des installations solaires en plein désert algérien, pourraient être concurrencées, directement par une autre initiative qui émanerait du gouvernement algérien. Doté d'un fort potentiel d'ensoleillement et sa situation géographique, notre pays est un partenaire incontournable dans la mise en œuvre des plans solaires transméditerranéens. Actuellement en valse-hésitation à rallier l'un de ces projets, l'Algérie veut donner la primauté à son propre programme solaire. Pour reprendre les propos du président-directeur général du groupe Sonelgaz, M. Noureddine Bouterfa, "l'Algérie compte développer sa propre stratégie de développement des énergies renouvelables". Il faut savoir dans ce sens que Sonelgaz compte investir dans la production d'énergie électrique d'origine solaire. A cette fin, sa filiale SPE, qui contrôle 75% des capacités de production d'électricité, est chargée d'installer entre 2013 et 2020 une capacité de production d'électricité d'origine solaire totalisant 365 MW. Le rythme de réalisation sera de 10 MW en 2013 puis 50 MW/an à partir de 2014. Aussi, une étude, qui vient d'être publiée par le CREAD et l'institut Wuppertal en Allemagne tente de fournir un premier aperçu de la situation et position particulière de l'Algérie. En raison de sa situation géographique et de sa position stratégique dans le domaine de l'énergie, l'Algérie est très susceptible de jouer un rôle clé en méditerranée dans l'approvisionnement de l'électricité d'origine renouvelable dans le futur. L'étude publiée pose plusieurs questions : Comment est considérée l'Algérie par les promoteurs européens dans les scénarios d'exportation d'électricité renouvelable ? quelles sont les options technologiques pour l'Algérie pour produire de l'électricité renouvelable et de la transporter à l'Union européenne ? quel est le cadre institutionnel actuel, juridique et réglementaire de ces projets en Algérie? quelle est la position des acteurs algériens en la matière et enfin dans quelle mesure les exportations d'électricité renouvelable cadrent avec les objectifs stratégiques de développement de l'Algérie ? Une équipe interdisciplinaire de chercheurs algériens et européens a été mise en place afin d'examiner ces questions.