L'ouverture de la 2e édition du Congrès international sur les stratégies des technologies de l'information et de la communication, qui se tient actuellement à Oran, a vu la participation de trois ministres qui se sont succédé à la prise de parole. Ainsi, en sa qualité du premier intervenant, le ministre de la Communication, Nacer Mehal, a appelé à une collaboration Sud-Sud dans le domaine des TIC. Selon le ministre, la réduction de la fracture numérique dans les pays de Sud se heurte toujours au problème du financement. Dans ce sillage, M. Mehal a appelé pour l'établissement d'une coopération Sud-Sud très forte, non seulement entre les pays africains mais aussi avec l'Asie et l'Amérique latine, afin de combler la fissure numérique qui ne cesse pas de s'élargir. Et comme la manifestation est placée sous le thème "Pour une Afrique numérique", le ministre de la Communication a plaidé pour l'ouverture d'un débat au sein de l'Union africaine sur le développement des TIC et la communication, dans un domaine qui se présente comme un vrai défi à relever par les Africains. En prenant part à l'ouverture du congrès, Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, s'est exprimé dans son intervention sur la place avancée qu'accorde l'Algérie au secteur des TIC, notamment dans le cadre du Nepad. "Dans le cadre de l'élaboration des programmes du Nepad, et en particulier de leur composante concernant les infrastructures, l'Algérie a toujours veillé à donner aux TIC un profil privilégié", a indiqué le ministre. Pour ce qui est de la coopération africaine, il a cité l'adoption par l'Union africaine, lors de son sommet tenu à Kampala, d'un programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PDIA). "Il s'agit d'un programme à long terme qui décline les objectifs et politiques à mettre en œuvre d'ici 2030", a-t-il mentionné. M. Messahel a indiqué, également, que l'expérience algérienne en la matière lui a permis de participer activement dans l'élaboration du plan africain 2010-2015, qui repose sur la modernisation du volet TIC, ainsi que la réalisation des projets a court terme. Dans ce cadre, il a soulevé l'exemple de la liaison par fibre optique Alger-Zinder-Lagos qui aura un impact de très grande portée sur la connectivité dans une vaste zone du continent. M. Messahel a estimé que "ce n'est pas un hasard si le Président Bouteflika a été, en juillet dernier, désigné en tant que membre du sous-comité des huit chefs d'Etat de l'UA chargés de donner une impulsion particulière aux projets d'infrastructures en Afrique, y compris ceux concernant les TIC". "Ce comité aura à défendre auprès de la communauté internationale et des institutions financières appropriées les grands projets structurants sur le volet des infrastructures indispensables à la diversification des économies africaines et à l'intégration régionale et continentale", a-t-il poursuivi. Le ministre a fait savoir que le Président Bouteflika " a toujours placé les TIC au centre de son œuvre de réforme et de modernisation de l'Algérie". Par ailleurs, Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, a considéré que le développement des TIC demeure une condition majeure pour réaliser les objectifs de développement du millénaire en Afrique. Le ministre a abordé, à l'occasion, l'expérience algérienne dans la consécration de la société de l'information. A ce propos il a dénombré les nombreux chantiers dédiés à l'activité des TIC, à l'image du projet e-Algerie, l'installation d'une troisième ligne maritime avec l'Europe, qui sera réalisée entre Oran et l'Espagne, la création d'un réseau de fibre optique qui reliera Alger et Abuja (Nigeria), notant que ce projet sera un raccord du réseaux algérien qui dispose de plus de 62 milles kilomètres de fibres optiques avec l'Afrique ainsi qu'avec l'Europe plus tard. Toujours en termes de coopération africaine, le ministre à rappelé l'opération de fixation sur orbite du satellite "RASCOM" qui sert à renforcer les potentialités de communication africaines. A la fin de son intervention, le ministre à jugé déloyal le classement de certains organismes internationaux spécialisés en matière d'efforts de développement des TIC. "Elle ont rarement rendu justice à notre pays dans l'évaluation, bien que les résultats réalisés en Algérie sont dignes".