La population d'origine musulmane en France est estimée à 5 millions de personnes. Cette moyenne est le triple de celle enregistrée en Grande-Bretagne. Ces musulmans composés de toutes les catégories socioprofessionnelles, seraient très intéressés par des emprunts bancaires respectant la charia, loi islamique. Ce qui constitue une des raisons de l'intérêt qu'accordent les Français pour la finance islamique. Aussi, souvent les immigrés de deuxième, voire de troisième génération, voient dans la finance islamique un moyen de garder un point d'ancrage avec leurs origines. Pour ce qui est du point de vue des opérateurs politiques français, la finance islamique permet de répondre aux besoins de financement de la France, car ce pays a grandement besoin d'investir pour son avenir. Pour cela, il doit être capable d'accueillir favorablement les investisseurs originaires du monde musulman qui souhaitent contribuer au développement de l' appareil productif et de la recherche. Dans ce sens, il est à noter que la finance islamique est une source de financement alternative éthique, elle est également simple et pratique. Elle est apparue dans les pays musulmans en raison de l'interdiction édictée dans le Coran, du prêt à intérêt, la " riba ". Ce qui a donné un système ingénieux et innovant qui repose sur quelques principes simples : l'adossement à l'économie réelle, la rémunération en fonction des flux de trésorerie, le partage des pertes et profits entre le prêteur de capitaux et son emprunteur. S'agissant du même contexte, il est à préciser que la France s'intéresse à la finance islamique. Elle a jugé préférable de recourir à ce genre de finance, car elle partage des intérêts communs (une tradition analogue qui consiste à des principes similaires : prohibition de la rémunération provenant du simple écoulement du temps : riba, prohibition de la spéculation et de l'incertitude des situations : garhar, maysir, prohibition des investissements dans certains domaines d'activités : activités haram, Conditions alternatives communes aux opérations de murabaha, tawarruq, ijaraet istisna). Ainsi, plusieurs projets (projet Omega, Qatar IslamicBank, Al Baraka groupe, Banque Chaabi, Banque Zitouna) pour la création de banques islamiques en France ont trouvé un appui du ministère des Finances. La licence pour ces projets sera très bientôt délivrée dés que les points suivants seront éclaircis : sponsor par une banque de l'UE, problématique de l'accès au marché interbancaire, traitement comptable et prudentiel, business plan / profitabilité.