La présidente du conseil d'administration de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARTP), Zohra Derdouri, a indiqué, jeudi, à Dakar, que la lutte contre la cybercriminalité en Algérie s'intensifie à travers la mise en place d'outils juridiques "nécessaires" et le lancement de campagnes de sensibilisation sur ce fléau."En Algérie, la lutte contre la cybercriminalité prend de plus en plus d'ampleur en lançant des projets de création d'organes légaux de prévention et de lutte contre la criminalité liées aux TIC", a déclaré Mme Derdouri qui s'exprimait devant le panel "lutte contre les cybermenaces", initié dans le cadre du Symposium mondial des régulateurs (GSR). Reconnaissant qu'aux plans national et international "beaucoup reste à faire et que le chemin est encore long en matière de lutte contre la cybercriminalité", Mme Derdouri, a qualifié de modérateur le débat du GSR sur cette question, tout en soulignant l'importance de procéder aux échanges d'informations en la matière et d'une action commune en cas d'actes avérés de cybercriminalité. "Cependant, la sensibilisation des utilisateurs à ces menaces reste le meilleur moyen permettant de protéger les libertés individuelles, les biens économiques, l'ordre public ainsi que la propriété intellectuelle", a-t-elle conclu. S'agissant du même contexte, le Forum mondial des chefs d'entreprises du secteur des TIC a pris fin mercredi à Dakar par l'adoption de plusieurs recommandations visant à réunir les conditions pour un "avenir hertzien" et créer un environnement politique et réglementaire "peu contraignant". Dans ce contexte, les spécialistes présents au forum ont appelé les gouvernements à modifier la façon dont le spectre (l'amplitude des fréquences) est attribué afin de "trouver des moyens permettant d'offrir de nouveaux services, y compris des services de large bande (les réseaux à haut débit) à des prix abordables à un nombre croissant d'utilisateurs dans le monde entier". Aussi, les assises de Dakar ont notamment souligné qu'il conviendrait de "revoir les politiques en matière de spectre et les remettre à jour, afin de renforcer la concurrence sur les marchés et de tenir compte de l'avènement de la large bande". Dans ce sens, il est à noter qu' "avec 3,5 milliards d'utilisateurs prévus d'ici à 2015, le haut débit représente une occasion extraordinaire d'accélérer la croissance de nombreux pays en développement et de permettre à leurs populations de s'ouvrir à de meilleures perspectives socio-économiques". En outre, les autorités nationales de régulation ont été invitées à recenser les attributions de fréquences actuelles, afin d'"évaluer les besoins futurs" avec l'éventuelle assistance de l'Union internationale des télécommunications (UIT) pour certains pays. "Une vision à long terme est nécessaire pour tenir compte de la question du développement durable", a-t-on souligné face à ce défi qui exige, en outre, "une harmonisation des attributions et de l'utilisation des fréquences". Les intervenants ont, toutefois, appelé les vendeurs et les sous-traitants des produits de TIC à respecter, dans leurs activités, les dispositions des licences, en matière de conformité aux normes d'homologation". Le forum des chefs d'entreprises des TIC a examiné d'autres aspects relatifs à "l'impact des politiques fiscales" sur le développement de l'industrie des télécommunications et à "l'incidence des systèmes de taxation sur la croissance du secteur des télécommunications, la mobilisation de l'investissement privé et l'accès du plus grand nombre aux TIC".